Intervention de Nicolas Tenzer

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 24 juin 2008 : 1ère réunion
Action extérieure — Expertise internationale - Audition de M. Nicolas Tenzer administrateur civil hors classe président du centre d'étude et de réflexion pour l'action politique

Nicolas Tenzer, administrateur civil hors classe, président du Centre d'étude et de réflexion pour l'action politique :

a précisé que cette mission sur l'expertise internationale lui avait été confiée, en février 2007, avant le début des travaux de la commission du Livre blanc et même avant ceux de la révision générale des politiques publiques (RGPP). Il a rappelé qu'il avait remis, le 17 août 2007, un rapport d'étape, dont certaines propositions n'allaient peut-être pas dans le sens de ce qu'attendait le ministère des Affaires étrangères et européennes et que pour cette raison, sans doute, elles n'avaient rencontré que peu d'écho dans les travaux du Livre blanc si l'on en juge par le rapport intermédiaire. Tout en soulignant que les deux président de la Commission du Livre blanc, M. Alain Juppé et M. Louis Schweitzer lui avaient écrit séparément pour lui exprimer leur plein accord avec son analyse, il s'est étonné de n'avoir pas été auditionné par elle, alors que l'expertise internationale constitue l'instrument essentiel de l'action extérieure de la France dans tous les domaines, à l'exception des affaires strictement politiques, et que l'organisation tant de l'administration centrale que des postes diplomatiques doit être revue en conséquence. Il a estimé que le ministère des affaires étrangères n'avait pas les moyens, en l'état actuel des choses, de coordonner l'ensemble des acteurs de l'action extérieure. Prenant l'exemple du développement, il a souligné les compétences remarquables de l'Agence française de développement (AFD), dont les autorités sont présentes et comptent dans les organismes internationaux, alors que la direction générale du ministère, quant à elle, ne pèse pas.

Il a noté que le ministère de l'Agriculture et de la Pêche allait se doter d'un plan d'actions et a insisté sur la nécessité de préserver les compétences, là où elles existent. Il a rappelé qu'il avait déjà suggéré en 2002 que le ministère des Affaires étrangères se dotât d'une direction de la stratégie qui serait fusionnée avec le centre d'analyse et de prévision, dont les moyens ne sont pas comparables à la plupart de ses équivalents étrangers. Il a par ailleurs souligné que le ministère des affaires étrangères devait, compte tenu de l'évolution de ses tâches, devenir plus interministériel en accueillant, par exemple, un tiers de ses cadres dirigeants en provenance d'autres ministères. Une réciprocité devrait naturellement être organisée. La future direction générale des affaires globales et du développement devrait ainsi être interministérielle dans sa composition.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion