Intervention de Josselin de Rohan

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 26 juin 2008 : 1ère réunion
Relations européennes et internationales — Echange de vues avec une délégation de parlementaires britanniques

Photo de Josselin de RohanJosselin de Rohan, président :

En introduction, M. Josselin de Rohan, président, s'est félicité de la très grande convergence d'approche et de vues entre les deux pays en matière de politique étrangère et de défense, comme en témoigne la déclaration finale du sommet franco-britannique qui s'est tenu à Londres le 27 mars 2008.

La France et la Grande-Bretagne partagent la même analyse sur la réforme des institutions internationales, en particulier celle du Conseil de sécurité des Nations unies et celle du G8. Il en va de même sur les questions de développement, le changement climatique, la régulation du système financier international ou le renforcement des capacités de prévention et de gestion des conflits de l'ONU au service du maintien de la paix et de la stabilisation internationale. Il a souligné la responsabilité historique commune que les deux pays ont en Afrique, qui allait se traduire par le développement de leur coopération, notamment en formant et en soutenant techniquement et financièrement la Force africaine en attente (FAA) pour les opérations de maintien de la paix.

En matière de politique étrangère, nos positions sont extrêmement proches, voire quasi identiques, en ce qui concerne les Balkans, la crise du Darfour, la situation dramatique au Zimbabwe, la création d'un Etat palestinien moderne, indépendant et démocratique, le Liban, l'Afghanistan où les troupes agissent côte à côte, et notre combat commun contre le terrorisme, la prolifération nucléaire en Iran et dans le reste du monde.

En matière de défense, M. Josselin de Rohan, président, a souligné que les deux pays étaient confrontés aux mêmes problèmes de sécurité et que nos visées stratégiques étaient étroitement corrélées, confondant ainsi les intérêts vitaux des deux pays.

s'est félicité de l'aboutissement du processus de ratification du traité de Lisbonne, au Royaume-Uni, après le non irlandais du 13 juin 2008, et à la veille de la présidence française de l'Union européenne. Il a souligné que cet événement était, selon lui, une péripétie, et non une tragédie, et qu'il convenait de conjuguer les efforts au cours des présidences française, puis tchèque, avec le soutien de tous les autres pays, pour créer les conditions d'une résolution de cette difficulté. Il a néanmoins constaté que la mise en place des institutions prévues par le traité de Lisbonne, indispensable au fonctionnement de l'Europe à 27, va être naturellement freinée, pendant au moins une année au cours de laquelle l'Union européenne va devoir continuer à fonctionner selon les stipulations du traité de Nice.

Il a abordé ensuite la relance nécessaire de la politique européenne de sécurité et de défense qui est une des priorités de la présidence française. L'un des instruments principaux d'un approfondissement de l'Europe de la défense, prévu par le traité de Lisbonne, la coopération structurée permanente, ne pourra pas être mis en place. Il a néanmoins souhaité que l'Europe puisse progresser dans le domaine de la définition des capacités européennes et des engagements, notamment financiers. Il a ajouté qu'avec l'adoption du Livre blanc sur la défense de la sécurité nationale, la révision générale des politiques publiques et la future loi de programmation militaire, qui devra traduire financièrement les orientations stratégiques et capacitaires retenues par le Président de la République, la France s'était engagée dans une réflexion profonde sur son outil de défense.

Il a enfin indiqué que la France s'orientait vers une réintégration totale dans les structures de l'OTAN. Il a souligné l'importance de cette décision, puisque la singularité de la France avait permis à certains pays d'accréditer la thèse du « complot français » contre l'OTAN. Il a relevé que les déclarations de l'ambassadeur américain à l'OTAN, Mme Noland, et du Président Bush paraissaient avoir levé un certain nombre d'obstacles à une meilleure articulation entre la défense européenne et l'OTAN.

Sir Stuart Bell, président de la délégation britannique, a souligné le caractère opportun de cet échange, dix ans après les accords de Saint-Malo. Tout en relevant que les progrès en matière de défense n'avaient pas été suffisants, il a exprimé l'espoir que la présidence française de l'Union européenne permette des avancées significatives. Il a salué l'annonce de la réintégration complète de la France dans l'OTAN qui rend caduque l'idée que la défense européenne et celle organisée dans le cadre de l'OTAN puissent s'opposer.

Il a souligné les responsabilités des deux nations en Afrique et a fermement condamné la situation au Zimbabwe, pays qui s'oriente vers un durcissement de la dictature. Il a souhaité que des pressions soient exercées à travers l'ONU et l'Union européenne.

Il s'est félicité des résultats du sommet franco-britannique de Londres et de la définition commune des intérêts vitaux des deux pays. En matière de défense, le contenu du Livre blanc français suscite un grand intérêt outre-Manche. La France et le Royaume-Uni sont, avec l'Allemagne, les pays les plus importants en matière de défense, qui doivent jouer un rôle moteur pour définir l'Europe de la défense au XXIe siècle.

En conclusion, il a souligné l'importance des échanges parlementaires sur ces questions.

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