a indiqué que la question de la réintégration faisait encore débat. L'opposition la refuse, car elle craint que cette décision ne corresponde à un alignement sur la politique des Etats-Unis, opinion qui est également partagée par certains dans la majorité. Il a rappelé que, d'ores et déjà, la France est pratiquement totalement présente à l'OTAN, qu'elle en est l'un des principaux contributeurs financiers, ainsi qu'en matière de troupes. Les contacts entre les états-majors sont également étroits.
Deux questions doivent être posées : la première consiste à s'interroger sur l'impact politique de cette réintégration et sur la façon dont elle sera interprétée dans le monde. En second lieu, le concept stratégique de l'OTAN doit être révisé de manière à définir le périmètre d'intervention de l'organisation et les conditions de l'engagement. Ces questions ne trouveront un début de réponse qu'avec la mise en place de la nouvelle administration américaine en 2009.
S'agissant des structures de coopération entre l'OTAN et l'Union européenne, il a relevé le bon fonctionnement des accords de « Berlin plus ». Il s'est interrogé sur ce que pourrait être une politique de défense européenne efficace et autonome et sur la façon dont l'Union européenne pourrait intervenir sur certains théâtres d'opérations qui n'intéressent pas directement l'OTAN. Il a souligné la difficulté à générer des forces et les retards dus à la mise en place, au coup par coup, d'états-majors, comme l'a montré l'opération Althéa, ou celle, plus récente, de l'Eufor.
Soulignant que, dans certaines parties du monde, une intervention serait plus difficile si elle était menée par l'OTAN, il a indiqué qu'en tout état de cause il était hors de question de constituer une défense européenne antagoniste de l'OTAN.
Il a rappelé que la France était attachée à la coordination dans le cadre du système de « Berlin plus » et qu'il convenait d'aborder la question de la complémentarité entre l'OTAN et la PESD de manière non passionnelle. La première étape devrait être de se mettre d'accord entre Européens sur les concepts, tout en progressant de manière pragmatique dans le domaine de la politique de l'armement, où règne une très bonne coopération franco-britannique.
Lord Harrison a relevé que l'une des causes du non irlandais était sans doute l'attachement de ce pays à la neutralité et sa volonté de conserver son indépendance en matière de défense.
a fait remarquer que l'Irlande n'était pas le seul pays neutre en Europe. Cette neutralité pourrait entrer en contradiction avec la solidarité des pays de l'Union européenne dans l'hypothèse où l'un de ceux-ci serait victime d'une agression. Pour l'Irlande, la neutralité signifie le refus d'être engagée dans des conflits extérieurs sans son approbation. Il a relevé que cette condition existait déjà à l'OTAN, puisque les interventions d'un pays dans le cadre d'opérations relèvent du volontariat, comme l'ont montré les décisions françaises à propos de l'Irak et de l'Afghanistan.