Intervention de Hervé Pichon

Mission commune d'information sur la désindustrialisation des territoires — Réunion du 13 octobre 2010 : 1ère réunion
Audition de M. Hervé Pichon délégué pour les relations avec les institutions publiques françaises du groupe psa peugeot citroën

Hervé Pichon, délégué pour les relations avec les institutions publiques françaises du groupe PSA Peugeot Citroën :

Toujours est-il que la question de l'écart de compétitivité entre nos deux pays doit être posée. L'Allemagne est notre premier partenaire économique ! Les industriels attendent des décisions rapides.

Le marché russe a connu une véritable fracture en 2009, mais nous restons confiants en l'avenir. Nous voulons être présents sur place et produire des véhicules adaptés à la demande locale : c'est pourquoi nous nous sommes associés avec Mitsubishi pour ouvrir une co-entreprise près de Moscou. Il a d'ailleurs fallu passer par les fourches caudines des autorités russes, et accepter qu'une partie de notre production soit réalisée dans le pays : de telles conditions ne sont pas inhabituelles.

M. Hervé a évoqué la Chine. Nous estimons que les consommateurs chinois ont droit à des voitures de même qualité que les Européens, qu'il s'agisse des moteurs, de la sécurité ou du design. Ils sont d'ailleurs exigeants, et nous nous efforçons d'adapter notre offre à la demande locale : nous avons créé à Shanghai un centre où 300 personnes travaillent sur les attentes des clients chinois. Je ne prendrai qu'un exemple : en Chine nous soignons particulièrement les places arrière des voitures, car les ménages chinois, lorsqu'ils achètent leur première voiture, aiment à y promener leurs vieux parents... Un autre centre a été ouvert à São Paulo.

À ma connaissance, l'usine de Sevelnord devrait continuer à fonctionner comme par le passé. Mais je m'engage, monsieur Raoult, à vous faire parvenir toute nouvelle information.

Je reviens sur l'écart de compétitivité entre la France et l'Allemagne. Notre pays ne pourra pas faire longtemps l'économie d'une réflexion sur ses prélèvements obligatoires et la charge qu'ils font peser sur le travail. Certes, les prélèvements permettent de financer des dépenses publiques dont les entreprises bénéficient aussi. Mais peut-on faire supporter à ces dernières une part aussi importante des charges communes ? En 2009, par exemple, les entreprises ont financé la politique familiale à hauteur de 33 milliards d'euros ! N'est-ce pas à l'ensemble des citoyens d'y contribuer ?

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