Monsieur le Ministre, sans vouloir faire rebondir la polémique, nous ne sommes pas Terra Nova, pas plus que vous n'êtes, j'imagine, dépositaire des intérêts de l'université Léonard de Vinci. Nous sommes donc sur le même terrain -encore que Terra Nova n'en soit qu'au stade des idées !
Il vaut mieux revenir aux questions de fond pour notre pays et je voulais attirer votre attention sur différents points.
Tout d'abord, préparer l'avenir, c'est pour moi anticiper le remplacement de nombreux enseignants-chercheurs dans les années à venir. La pyramide des âges est inquiétante. Il faut s'assurer de leur renouvellement. La méthode va désormais s'appuyer beaucoup plus que par le passé sur l'autonomie des établissements.
Mon inquiétude vient de l'insuffisance -non en qualité mais sans doute en quantité- de l'encadrement supérieur de nos universités. Pour que des universités autonomes fonctionnent bien, il faut de nombreux cadres supérieurs aguerris. Selon mon expérience, il faut y être attentif. Ceci est-il intégré dans les prévisions budgétaires, de même que le remplacement pluriannuel de ces enseignants-chercheurs ?
Ma deuxième question rejoint en partie celle de notre collègue Jacques Legendre. S'agissant des IDEX, la mission Ricol fait apparaître un certain bonus en faveur du regroupement massif d'universités en un seul établissement. Il faudrait persuader les évaluateurs et les responsables que l'on peut rassembler les moyens sans créer de mastodontes. On peut, par exemple, proposer des fédérations d'universités qui constituent des formes plus souples permettant d'associer dans ces secteurs d'excellence, des universités de plus petite taille. C'est un enjeu assez important. Même si tout ne se résume pas à l'IDEX, une certaine image de marque y est attachée.