Merci de cette intervention à propos d'une école qui m'est en effet très chère, pour une raison simple : c'est la seule école, dans le domaine culturel, qui relève directement de mon ministère -et je crois qu'ils ne s'en plaignent pas !
Il convient de mener une réflexion de fond sur cette dispersion des ministères de tutelle. Lorsqu'on est dans l'enseignement supérieur, il faut être rattaché à un ministère clairement identifié. Cette dispersion se fait parfois au détriment des organismes d'enseignement supérieur qui la subissent car ils constituent une variable d'ajustement au sein de leur ministère de tutelle alors que nous avons, nous, une vision d'ensemble.
En second lieu, l'ENSATT et le pôle de Lyon ont travaillé sur une véritable pluridisciplinarité en faisant en sorte que des enseignements très divers puissent profiter de passerelles et de formations croisées. Je trouve cela extrêmement intéressant ; Lyon est sans doute un des sites où la transdisciplinarité a été poussée le plus loin. C'est un des atouts du site de Lyon selon moi !
Pour le reste, je vous rejoins tout à fait : le travail étudiant n'est pas en soi le signe d'une certaine misère. Il peut être négatif pour les étudiants mais il ne l'est pas systématiquement. Ce qui est négatif, c'est l'étudiant de famille modeste, qui n'est pas boursier, juste au-dessus des seuils d'aides, avec une famille qui a un autre enfant qui étudie en même temps et qui se retrouve, pour financer ses études, à devoir faire un temps plein à des horaires incompatibles avec ses études. C'est cela qui est mauvais.
A l'inverse, dans les chiffres que l'on cite, seule une infime partie correspond à ce cas. Pour le reste, il s'agit d'étudiants qui travaillent uniquement pendant l'été, voire durant des périodes de stage intégrées dans leur cursus. Il faut prendre garde à ne pas tout mélanger.
Quand le travail apporte un plus aux études ou qu'il s'agit d'un travail dans le cadre d'une formation professionnalisante, c'est une bonne chose. Travailler durant l'été met du plomb dans la cervelle. Je l'ai fait ; je pense qu'il en va de même pour vous. C'est bien.
Ainsi que vous l'avez dit, il faut rester attentif aux risques de dérives concernant des emplois où l'on trouve des étudiants qui n'arrivent pas à s'en sortir. On enclenche une spirale infernale pour un travail de peu d'intérêt, qui prend tout leur temps et les conduit à l'échec. Je crois que l'on peut tous se retrouver pour reconnaître que c'est là que nous devons concentrer notre action ! Merci à tous.