Intervention de Francis Delpérée

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 8 décembre 2010 : 1ère réunion
Situation institutionnelle en belgique — Audition du sénateur francis delpérée professeur à l'université catholique de louvain

Francis Delpérée :

Mais tous les Etats fédéraux dans le monde fonctionnent selon un fédéralisme multipolaire : cinquante Etats américains, dix provinces canadiennes, vingt-six cantons suisses, seize Länder allemands... Le fédéralisme belge est bipolaire, ce qui change tout.

Le fédéralisme multipolaire facilite la recherche d'équilibres, d'accommodements. En Belgique, tout se raisonne selon une ligne nord-sud. Je puis même vous dire que ce partage se retrouve au sein même de notre commission des affaires étrangères. Les positions n'y sont pas les mêmes sur l'Afrique : selon que l'on vient du sud ou du nord de la Belgique, la région des Grands lacs suscite plus ou moins d'intérêt. Ce clivage entre le Nord et le Sud se retrouve sur l'Irak : les uns étaient prêts à entrer dans la guerre, les autres pas, si bien que nous nous en sommes tenus à une position de compromis : nous n'irions pas sur le terrain, mais nos frégates seraient en mer... C'est en tous domaines que la concurrence est permanente : chacun se demande ainsi combien il paye et combien il reçoit...

Vous avez raison de relever que l'Etat belge restant membre de l'Union européenne en cas de sécession flamande disposerait d'une sorte de droit de veto théorique à l'entrée de la Flandre au sein de l'Union. Mais la Belgique résiduelle a-t-elle intérêt à laisser un territoire vierge d'Europe à ses frontières ? Il n'en reste pas moins qu'à une Flandre candidate à l'adhésion s'imposera, comme à tout candidat, le respect de l'acquis communautaire, et notamment la signature de la convention-cadre sur la protection des minorités nationales...

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