La Belgique a poussé très loin le fédéralisme. Aussi Kofi Annan s'en était-il inspiré dans un plan qu'il avait préparé pour Chypre - j'y ai d'ailleurs été invité maintes fois, comme à Barcelone. Nous avons poussé le zèle fédéral non seulement jusqu'à l'inscrire dans nos structures internes, mais aussi à le porter sur la scène internationale, contrairement à la Suisse, à l'Allemagne ou aux États-Unis, fidèles au principe « divisés à l'intérieur mais unis à l'extérieur ». En 1992, quand la reine des Pays-Bas a invité les chefs d'État et de gouvernement à signer le traité de Maastricht, ceux-ci sont arrivés en limousine sauf le Premier ministre belge qui a pris un minibus, car les régions, les communautés, etc. ont tenu à signer avec lui, au point que les autres Etats parties ont expliqué qu'ils comprenaient cette démarche, mais que la Belgique n'avait qu'un siège... Les réalités politiques, nous le savons, sont plus fortes que les constitutions et les traités.