Intervention de amiral Forissier

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 21 octobre 2009 : 1ère réunion
Loi de finances pour 2010 -Audition de l'amiral pierre-françois forissier chef d'état-major de la marine

amiral Forissier :

S'agissant des FREMM l'amiral Forissier a rappelé que, lors de la renégociation du programme, dix-sept frégates étaient envisagées, huit devant être commandées de façon ferme et neuf devant être commandées selon des modalités et un calendrier qui n'avaient pas été définis. Pour rejoindre le format prévu par le Livre blanc, la commande avait été transformée : la marine avait renoncé à commander huit frégates, en contrepartie de quoi, les commandes fermes étaient passées de huit à onze, avec de surcroît une modification de la nature des équipements puisque la commande prévoyait désormais deux frégates anti-aériennes (FREDA). Néanmoins, les fondamentaux de l'équilibre financier du programme n'avaient pas changé et pour que celui soit réalisé, il fallait fabriquer dix-sept frégates en dix ans. Sur ces dix-sept unités, la France en ayant commandé onze, le Maroc en ayant acheté une, il en restait cinq à vendre à l'export, ce à quoi l'amiral Forissier a déclaré participer.

Concernant les différences entre les FREDA et les frégates de type Horizon, il a précisé que la défense aérienne les équipant serait identique. Les frégates Horizon possèdent des capacités fantastiques mais qui ont été spécifiées du temps de la guerre froide et qui apparaissent désormais surdimensionnées vu l'état actuel des menaces. La cible d'acquisition de ces frégates avait donc été réduite de quatre à deux et la défense anti-aérienne classique peut être assurée par des bateaux moins sophistiqués que les frégates HORIZON. Les FREDA iront remplacer les navires de la classe Jean Bart et Cassard tandis que les deux HORIZON remplaceront les « Suffren » et « Duquesne ». Il a précisé que la décision n'avait pas encore été prise de savoir si les FREDA auront une capacité de protection anti-balistique à l'instar de certaines frégates de la marine américaine. Il existe en effet deux volets dans la défense anti-missiles : l'intercepteur, qui serait le même quelle que soit la frégate, et le radar d'acquisition de la cible. Pour l'instant, seul le radar des frégates Horizon a la possibilité d'évoluer vers la défense anti-missile. Pour ce qui est du radar des FREDA, la décision n'a pas encore été prise. Mais, compte tenu de l'évolution du paysage mondial de la défense anti-missile, c'est le moment de se poser ce type de questions.

Concernant la déconstruction des navires militaires, l'amiral Forissier a déclaré que la marine nationale a gardé un mauvais souvenir de la déconstruction du porte-avions Clemenceau, actuellement en cours, et a reconnu que les difficultés avaient été sous-estimées. Le retour d'expérience de la marine nationale peut être mis à profit pour l'ensemble des industriels français. Il s'agit d'un problème de coûts. La marine estime que la déconstruction ne devrait rien coûter compte tenu de la valorisation des métaux opérée par les industriels. Mais, pour que cela soit le cas, encore faut-il qu'il existe une filière rentable économiquement. Actuellement, la marine nationale ne serait en mesure d'offrir qu'un plan de charge de dix-huit mois à un industriel. Or, cela n'est pas suffisant pour asseoir la rentabilité du projet, sur la base d'une non-facturation des déconstructions. Il faudrait, pour que cela soit rentable, que le même industriel puisse proposer ses services à la marine civile. Or, la plupart des bateaux français marchands ne sont pas déconstruits, mais revendus. Il faudrait donc promouvoir une filière européenne.

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