Intervention de Jean-Marie Lenzi

Mission commune d'information sur les politiques de lutte contre la pauvreté et l'exclusion — Réunion du 19 février 2008 : 1ère réunion
Insertion professionnelle — Table ronde

Jean-Marie Lenzi, chargé de mission auprès du délégué interministériel à l'orientation :

a indiqué que le contexte particulier de la crise des banlieues en 2005 et la contestation étudiante suscitée par la mise en place du contrat première embauche (CPE) ont conduit la délégation interministérielle à l'orientation à privilégier deux axes de réflexion : l'employabilité des jeunes et l'égalité des chances.

Il a en premier lieu fait observer que le taux d'insertion professionnelle des jeunes varie selon les domaines et les niveaux de formation : ainsi, dans le secteur de la santé, le taux de chômage des jeunes est de seulement 2 %, alors que dans le domaine des lettres et sciences humaines, il atteint 12 %. De même, pour les élèves titulaires du baccalauréat, le taux est de 20 %, alors qu'il atteint 31 % pour les jeunes ayant un CAP ou un BEP et 40 % pour ceux qui n'ont aucun diplôme. Telle est la raison pour laquelle le ministère de l'éducation nationale a lancé le plan « Réussite en licence » afin d'accroître le taux de réussite des jeunes et de favoriser leur insertion dans l'emploi.

L'objectif est également de créer des schémas d'orientation active pour guider les choix des élèves vers les secteurs offrant le plus de débouchés. Cela suppose de développer en amont un système d'information efficace sur les débouchés de chaque secteur, ce qui permettrait d'éviter l'orientation de cohortes d'étudiants vers des domaines pour lesquels l'offre d'emplois disponibles n'est pas suffisante.

Par ailleurs, certains pays comme le Canada permettent aux élèves de faire une pause durant leur parcours scolaire sans les sanctionner. Il s'agit d'adapter le système au rythme d'évolution et à la maturité des élèves et de se prémunir de la tendance actuelle française à construire les projets d'orientation sur la base des résultats et des aptitudes scolaires.

Cette nouvelle culture passe par la formation des enseignants et par une remise en cause des critères d'évaluation du système scolaire. La délégation interministérielle à l'orientation a eu l'occasion de faire de nombreuses propositions en ce sens, mais qui n'ont pas encore été validées. Par ailleurs, une des pistes à explorer serait de dissocier davantage la fonction de conseiller d'orientation et la prise en charge psychologique.

Une proposition consiste à expérimenter à Nantes une plate-forme regroupant les établissements scolaires, le milieu associatif, les missions locales, les entreprises et les agences pour l'emploi. L'objectif est de favoriser et de permettre une meilleure adéquation entre la formation initiale et les caractéristiques du bassin d'emploi.

a ensuite insisté sur la nécessaire rationalisation du réseau local d'insertion, qui comprend outre les missions locales, les bureaux d'information jeunesse, les permanences d'accueil, d'information et d'orientation (PAIO) et les maisons de l'emploi. Il a estimé que la mise en cohérence des informations relatives aux métiers et aux carrières passait, d'une part, par la fusion de ces structures en un guichet unique et, d'autre part, par l'amélioration des systèmes publics d'information en ligne sur les filières de formation. Il est en outre essentiel que les bonnes pratiques européennes en matière de formation soient davantage diffusées.

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