Intervention de Pierrette Catel

Mission commune d'information sur les politiques de lutte contre la pauvreté et l'exclusion — Réunion du 19 février 2008 : 1ère réunion
Audition de Mme Pierrette Catel chargée de mission au conseil national des missions locales

Pierrette Catel, chargée de mission au Conseil national des missions locales :

En réponse, Mme Pierrette Catel a insisté sur la nécessité d'une réorganisation du secteur social afin d'aller à la rencontre de ces jeunes de manière plus efficace : amélioration de la lisibilité de l'offre de services des missions locales et des autres acteurs de l'insertion, meilleure concertation de l'ensemble de ces acteurs dans le contexte d'une réorganisation prochaine de certains services de santé et de la révision générale des politiques publiques (RGPP).

Parmi les propositions faites à la ministre par le CNML, Mme Pierrette Catel a également évoqué les points suivants :

- associer davantage les familles, lorsqu'elles existent, aux parcours d'insertion des jeunes ;

- généraliser à l'ensemble du territoire la possibilité pour les jeunes détenus de préparer leur entrée dans le dispositif du CIVIS avant même leur remise en liberté. Pour le moment, cette possibilité est en effet limitée aux départements bénéficiant des actions « égalité des chances » et aux missions locales proches des lieux de détention ;

- valoriser le plus tôt possible les compétences acquises par les jeunes. En effet, l'absence de diplôme ne signifie pas l'absence totale de compétences, de savoir-faire et d'habiletés. Les plates-formes de vocation de l'ANPE, mises à disposition des missions locales, permettent de valoriser ces acquis. Il convient également de mieux lutter contre l'illettrisme en formant les conseillers des missions locales au repérage, parfois difficile, des jeunes illettrés ;

- lever les freins à l'élaboration de projets et à l'insertion, en permettant aux jeunes d'assimiler les codes sociaux et les comportements indispensables à l'insertion professionnelle. Tout en ayant la volonté de travailler, beaucoup de jeunes ont en effet des comportements incompatibles avec l'emploi : impatience, manque d'« intériorisation » des normes, rejet du travail collectif, refus de la hiérarchie, expression orale incorrecte, incapacité à supporter un refus, etc. Les missions locales souhaitent donc pouvoir consacrer davantage de temps à ce travail préparatoire sur les comportements ;

- améliorer l'accès au logement, notamment en mettant en oeuvre les 32 propositions issues du travail partenarial mené par le conseil national des missions locales avec les principales têtes de réseau du logement des jeunes, sous l'égide de la délégation interministérielle pour développer l'offre de logements (DIDOL). Certaines de ces propositions ne sont pas coûteuses, mais exigent des modifications législatives, tel le développement de la colocation ;

- améliorer la couverture de santé des jeunes, dont l'état sanitaire est souvent préoccupant : problèmes dentaires, obésité, anorexie, problèmes mentaux, prévalence du tabagisme et des autres addictions. Les missions locales ont d'ailleurs progressé sur la prévention et l'information pour favoriser l'accès aux soins des jeunes, grâce notamment à la signature, en mai 2006, d'une charte sur la santé des jeunes en insertion ;

- multiplier les passerelles vers l'entreprise, en particulier par le développement des chantiers-écoles et des chantiers d'insertion, particulièrement adaptés au public jeune. Ainsi, les chantiers de maintien et de restauration du patrimoine permettent aux jeunes de s'insérer et de changer le regard que la société porte sur eux ;

- augmenter ou du moins maintenir les crédits du fonds d'insertion pour les jeunes (FIPJ). Ces crédits permettent en effet de donner un « coup de pouce » décisif permettant aux jeunes qui viennent de trouver un emploi de financer des dépenses non anticipées : nouveau logement (d'autant qu'il n'existe plus d'internat ou de logements pour les apprentis), transports, etc. Cette aide ponctuelle est également nécessaire au moment où les jeunes quittent le dispositif du revenu minimum d'insertion pour entrer dans celui du RSA.

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