s'est déclaré dubitatif sur la volonté de beaucoup de pays européens de s'affranchir de la protection offerte par les capacités nucléaires américaines. Il a par ailleurs salué la crédibilité acquise par la dissuasion nucléaire française, fondée sur les grandes décisions prises, il y a plus de quarante ans, par le général de Gaulle. Il a toutefois estimé, à propos de la simulation, qu'il était nécessaire d'accentuer l'effort d'explication face au scepticisme qui pouvait parfois s'exprimer vis-à-vis de la garantie qu'elle apportera pour la crédibilité de nos moyens, en l'absence d'essais.
Sir Michael Quinlan a indiqué que l'achat de missiles balistiques auprès des Etats-Unis ne constituait pas un problème pour les britanniques. Cette décision qui remonte aux années 1960, avec l'acquisition dans un premier temps de missiles Polaris, a permis au Royaume-Uni de réaliser des économies considérables sans affecter sa liberté opérationnelle. En effet, même à l'époque où pouvaient exister d'importantes divergences politiques entre Londres et Washington, par exemple au sujet de la guerre du Vietnam, jamais les Etats-Unis n'ont songé à utiliser la coopération sur les missiles balistiques comme moyen de pression sur le gouvernement britannique.
S'agissant de l'attitude des Européens face à la protection sécuritaire américaine, et bien que les menaces paraissent bien moins fortes qu'au temps de la guerre froide, il semble difficile d'imaginer une situation dangereuse pour la sécurité de l'Europe où celle-ci ne pourrait pas compter sur l'appui américain. Toutefois, l'existence de capacités de dissuasion nucléaire en Europe est ressentie comme un élément de sécurité supplémentaire dans le cas où le moindre doute pourrait exister sur la volonté des Etats-Unis d'intervenir.
Sir Michael Quinlan a enfin estimé qu'aucune puissance hostile ne prendrait vraisemblablement le risque, vis-à-vis de la dissuasion nucléaire française, de miser sur une défaillance de la simulation.