Intervention de Dominique Moyen

Mission commune d'information sur le bilan et les conséquences de la contamination par l'amiante — Réunion du 23 mars 2005 : 1ère réunion
Audition de M. Dominique Moyen ancien directeur général de l'institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles inrs

Dominique Moyen :

Puis M. Dominique Moyen a évoqué le comité permanent amiante et la part qu'il avait prise à sa création (CPA) : à l'issue d'une réunion, organisée au ministère du travail, rassemblant des représentants des industriels de l'amiante et des syndicalistes, il a suggéré que ces échanges puissent se poursuivre au sein d'une structure de concertation informelle, moins lourde à gérer que le Conseil supérieur de prévention des risques professionnels, normalement compétent. Cette proposition a été suivie d'effet et le Comité a ensuite réuni, pendant une quinzaine d'années, des représentants de l'ensemble des acteurs concernés. Il a ajouté que le CPA avait soutenu la politique de réduction des valeurs limites d'exposition, et avait été attentif à la prévention des risques pour la santé induits par le flocage. Ce dernier point l'a amené à distinguer trois catégories parmi les populations concernées par l'amiante : les ouvriers ayant travaillé dans des usines de traitement de l'amiante, tout d'abord ; les salariés exposés à l'amiante lors d'opérations de flocage et de déflocage, ensuite ; le grand public, enfin.

a indiqué que la question centrale était, selon lui, de comprendre pourquoi l'on n'avait pas interdit plus tôt l'utilisation de l'amiante dans notre pays. A ce sujet, il a noté que la France avait longtemps suivi une politique de réduction des risques liés à l'utilisation de l'amiante, dont l'instrument privilégié fut la fixation de valeurs limites d'exposition, reposant sur l'idée que l'organisme humain pouvait supporter une exposition à de faibles doses d'amiante sans conséquence nuisible pour la santé. Des interrogations sur le bien-fondé de cette politique sont apparues lorsque de premières études ont révélé que le mésothéliome pouvait survenir même après une exposition à de très faibles doses d'amiante. M. Dominique Moyen a jugé que la décision d'interdire l'amiante était intervenue tardivement après que ce constat a été établi. Il a ajouté que si l'INRS avait développé des capacités techniques dans le domaine de la mesure de l'exposition à l'amiante, il disposait d'une faible expertise sur ses conséquences physiologiques et biologiques.

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