a fait valoir l'émotion et la colère suscitées par les vingt-quatre suicides survenus à France Télécom. Il serait d'ailleurs très utile que les représentants des salariés soient également auditionnés par la commission des affaires sociales à ce sujet. La volonté de redonner le moral aux employés et la reconnaissance des erreurs d'accompagnement dans les mutations de l'entreprise contredisent, à son sens, l'objectif affiché de continuer à construire l'édifice qu'est France Télécom, ce qui lui laisse à penser que le président Didier Lombard ne semble pas conscient de la gravité de la situation. Il faut savoir que le TTM est connu des salariés sous une forme plus expéditive : « Tire-toi maintenant ». Or, la volonté de les faire bouger régulièrement et rapidement ne peut que les déstabiliser. Il est essentiel que les moyens de parole soient coordonnés et que la ligne de dialogue qui a été ouverte soit accessible à tous les salariés et soit en lien avec la médecine du travail et le CHSCT.
Elle a par ailleurs indiqué qu'une note apportant des réponses préparées d'avance aux questions susceptibles d'être posées aux employés sur les suicides circule actuellement au sein de l'entreprise. On peut s'interroger sur le caractère opportun de cette forme de dirigisme en période de malaise.
La gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (Gpec) a été un échec au sein de France Télécom puisque la dernière s'est soldée par un constat de carence et que la précédente n'avait obtenu qu'une seule signature syndicale. Dès juillet 2007, une alerte avait été lancée par les organisations syndicales sur le risque en matière de santé posé par les conditions de travail dans l'entreprise. Il s'est donc passé beaucoup de temps avant que le sujet ne soit traité.
Enfin, les conditions d'emploi avec, notamment, le non-remplacement de tous les départs à la retraite, le recours à des contrats précaires et la mise à temps partiel des seniors ont contribué à déstabiliser les salariés.