Je félicite Gérard César pour son rapport car il n'a rien oublié sur la forêt. Il a rappelé l'importance des crédits pour le pin maritime après la tempête Klaus. Si l'on comprend que les autorisations d'engagement diminuent, l'augmentation des crédits de paiement est une bonne chose. Exprimons toutefois un regret : la question des assurances forestières n'a pas été réglée. Nous attendons toujours le rapport de l'administration forestière sur le risque de tempête, car nous savons que nous y serons confrontés tous les dix ans. J'ai conscience que les temps, budgétairement parlant, ne sont pas favorables à des avancées importantes.
L'ONF est taxé sur le plan social. Les sommes considérables qu'il doit rendre à l'État au titre des retraites créent un déficit artificiel. Par ailleurs la diminution des crédits du Centre national de la propriété forestière n'est pas de nature à nous aider à atteindre l'objectif de mobilisation de 15 millions de mètres cubes de bois supplémentaires. La loi de modernisation de l'agriculture, qui met en place cet objectif, est cependant une bonne loi. Le Sénat et son rapporteur ont largement contribué aux articles qui concernent la forêt. Les plans pluriannuels régionaux de développement forestiers sont préparés par des comités exécutifs. Mais ces schémas devront être accompagnés de moyens financiers. Ne pourrait-on maintenir les autorisations d'engagement à leur niveau actuel (c'est un minimum). Profitons de la baisse des besoins créés par Klaus pour employer ces crédits sur l'ensemble du territoire. Le président Hervé Gaymard demande un fonds de mobilisation de 100 millions par an pour atteindre l'objectif des 15 millions de mètres cubes.
Certains choix manquent de cohérence économique. Ainsi, dans l'immédiat, les appels d'offre favorisent le bois énergie au détriment des panneaux de particules : on a tendance à surpayer le premier au détriment de la trituration et c'est l'économie française qui en pâtit puisqu'on est obligé d'importer.
Les collectivités locales ont les moyens de favoriser les circuits courts, ne serait-ce qu'avec les cantines scolaires. Les chefs de cuisine sont prêts à adapter les menus, mais les producteurs n'assurent pas encore une certaine régularité d'approvisionnement. J'ai d'ailleurs le sentiment que les responsables de l'abattage ne font rien pour aider les éleveurs à être indépendants. Les élus doivent montrer aux agriculteurs qu'ils ne sont pas seuls. Ne pourrait-on mettre en place un groupe de travail afin de lever les freins ?