En complément du film que nous venons de voir et en attendant vos questions, je tiens à vous présenter notre action dans ses grands traits.
L'ANRU mène une action sans précédent dans les quartiers difficiles. Lancée en 2003 par M. Jean-Louis Borloo, alors ministre de la cohésion sociale, l'Agence mobilise 12,35 milliards d'euros, dont 350 millions issus du plan de relance, pour la rénovation de 490 quartiers où résident quatre millions de nos concitoyens. Au total, les travaux engagés s'élèvent à 42 milliards d'euros sur la période. Nous assortissons ces opérations d'un volet insertion, pour que des habitants, grâce à ces travaux, remettent le pied à l'étrier de l'emploi.
La moitié du programme est réalisée, une centaine d'opérations parviendront à leur terme dans le premier semestre 2011. Jusqu'à présent, je le dis avec prudence, ce programme n'a pas été contesté, alors qu'il a été lancé par l'Etat et que les organismes HLM le cofinancent de manière très importante, ainsi que les collectivités locales.
Parce que la rénovation urbaine est d'abord une aventure humaine, l'ANRU s'est constamment souciée d'accompagner socialement les opérations. La finalité de notre action, c'est que les habitants vivent mieux, dans un meilleur environnement, et nous devons, avec les bailleurs, avec les collectivités et les autres partenaires locaux, aider les habitants à acquérir de nouveaux réflexes, dans cet environnement renouvelé. L'expression est revenue ce matin encore au conseil d'administration de l'ANRU : nous devons assurer une sorte de service après vente, attentif aux aspects sociaux et humains, mettre en place une gestion urbaine de proximité qui pérennise les investissements sans précédent que nous réalisons. Nous donnons de nouvelles conditions de vie aux habitants, mais tous les problèmes n'en sont pas réglés pour autant : des problèmes de délinquance, de chômage, d'économie illégale. Ces quartiers, même rénovés, ont encore besoin d'une intervention forte de la politique de la ville : c'est le rôle de l'Agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances (Acsé).
L'action doit se poursuivre. C'est pourquoi j'appelle l'Etat à prévoir un deuxième plan national de rénovation urbaine (ANRU), après 2013. Tous les élus qui ont participé au premier plan vont dans ce sens, en demandant aussi que l'action s'élargisse, en passant du quartier à la ville.