a considéré que l'Union européenne était l'acteur principal. Il a souligné que même les pays les plus attachés à la présence américaine considéraient l'adhésion comme leur première priorité. Il a cependant insisté sur le fait qu'être favorable à l'Union européenne n'empêchait pas un nationalisme farouche, ce qui serait une erreur de lecture de la politique serbe. La politique européenne doit en tenir compte et s'efforcer de rendre ces nationalistes compatibles avec l'Union européenne à l'exemple de ce qui s'est passé en Croatie. Il a rappelé que le Kosovo était le piège de la politique serbe depuis la fin des années 1980 et que la perspective de l'adhésion pouvait aider la Serbie à s'en défaire.
Il a estimé que la Russie avait compris le profit qu'elle pouvait tirer du contexte politique serbe pour se réintroduire dans les Balkans, non pas par solidarité slave ou orthodoxe mais par pur opportunisme.
La Turquie occupe peut-être une place particulière dans la sensibilité des Bosniques et l'Islam turc est certainement plus proche de celui des Balkans que celui du Moyen-Orient. Il faut toutefois souligner que depuis la guerre, les mosquées sont financées par l'Arabie saoudite et par l'Iran. Il a observé qu'avant la guerre, l'Islam était une question marginale qui n'avait pris de l'importance qu'en raison du repli identitaire né de l'effondrement de l'Etat.