a répondu à M. Gérard Cornu en lui indiquant que le choix de Bouygues Télécom de retenir la technologie EDGE était un choix d'optimisation dans la mesure où il était apparu nettement moins coûteux de déployer sur l'ensemble du territoire cette technologie, d'un débit à peine deux fois moindre que celui de l'UMTS, pour ensuite consacrer des investissements importants au développement de la nouvelle génération de débit qui sera trois à cinq fois supérieur à celui des technologies EDGE et UMTS. Il a donc considéré qu'il s'agissait d'un risque commercial maîtrisé et convenu qu'il serait impératif pour Bouygues Télécom de ne pas manquer la prochaine génération.
Répondant ensuite à M. Pierre-Yvon Trémel, M. Philippe Montagner, président de Bouygues Télécom, a expliqué que le temps nécessaire au montage des antennes de téléphonie mobiles se passait en obtention de permis et d'autorisations divers et en enquêtes et contre-enquêtes variées pour répondre aux préoccupations d'environnement et de santé. S'agissant des conflits entre opérateurs et clients, il a convenu que, dans ces débuts, Bouygues Télécom avait pu rencontrer des difficultés dans la gestion de la croissance forte de sa clientèle mais que, cette croissance étant désormais maîtrisée, Bouygues Télécom faisait l'objet de beaucoup moins de plaintes de la part de ses clients suite à l'annonce de l'amende du Conseil de la concurrence (seulement 700 appels sur 7 millions de clients), les plaintes des clients s'orientant plutôt, aujourd'hui, vers les fournisseurs d'accès à internet. Il a donc considéré que les actions menées par les associations de consommateurs, à commencer par UFC-Que Choisir, ne mettaient pas fondamentalement en cause Bouygues Télécom. Toutefois, il a reconnu que le discours consumériste, consistant à dénoncer l'entente entre les trois opérateurs et le niveau élevé des prix en téléphonie mobile, lui paraissait difficile à comprendre à l'heure où nul ne souhaite acquérir la quatrième licence UMTS, malgré son faible prix -619 millions d'euros- et malgré le fait qu'elle s'assortissait d'une itinérance sur les trois autres opérateurs, qui la rendait très attractive.
Quant aux interrogations de M. Michel Teston, M. Philippe Montagner, président de Bouygues Télécom, a estimé que les deux autres opérateurs français semblaient considérer qu'ils n'avaient pas intérêt à favoriser l'itinérance en zone grise, dans la mesure où ils jugeaient qu'un tel développement serait à l'avantage de Bouygues Télécom. Il a souligné en outre les difficultés d'interopérabilité des systèmes, qui n'avaient pas été conçus en même temps ni dans cette perspective. Il en a conclu à la nécessité d'anticiper sur les problèmes similaires que poserait le déploiement de la troisième génération de téléphonie mobile. Il a estimé que le transport de la voix sur Internet pourrait constituer une solution au problème, pour peu que les réflexions sur ce thème aient été menées suffisamment en amont.