Intervention de Didier Boulaud

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 13 juillet 2011 : 1ère réunion
Réunion des présidents des commissions de la défense des parlements de l'union européenne — Communication

Photo de Didier BoulaudDidier Boulaud :

Je vous remercie pour votre communication.

Le changement d'approche de la Pologne à l'égard de l'Europe de la défense constitue une nouveauté importante, comme nous avions pu le percevoir lors de l'audition de l'ambassadeur de Pologne sur les priorités de la présidence polonaise de l'Union européenne, le 29 juin dernier. La Pologne participe à de nombreuses opérations de l'OTAN et de l'Union européenne, en Afghanistan, en Bosnie-Herzégovine, en Macédoine et au Kosovo, en Géorgie, au Congo ou encore au Tchad et en République centrafricaine. La Pologne a fait du renforcement de la politique de sécurité et de défense commune l'une des priorités de sa présidence de l'Union européenne.

L'absence de l'Allemagne à cette réunion illustre la position de repli de ce pays, que l'on perçoit également au sein de l'assemblée parlementaire de l'OTAN, à l'égard des questions de défense et comme le montre son abstention lors du vote de la résolution 1973 au Conseil de sécurité des Nations unies sur la Libye.

Enfin, j'ai relevé avec intérêt votre analyse de la perception par la Pologne de l'attitude de retrait de la France à l'égard de l'Europe de la défense, après la réintégration pleine et entière de la France dans les structures de commandement de l'OTAN et la conclusion des accords franco-britanniques en matière de défense, sur lesquels j'étais et je suis toujours personnellement très réservé.

Je rappelle à cet égard que la décision prise par le Président de la République de la réintégration pleine et entière de la France dans les structures et organes de l'OTAN avait été conditionnée par des progrès de la politique de sécurité et de défense commune.

Or, malgré les discours, notamment pendant la présidence française de l'Union européenne, aucune avancée n'a été réalisée en ce qui concerne l'Europe de la défense ces dernières années.

Par ailleurs, comme j'ai pu moi-même le constater lors de mes différents entretiens ou visites à l'étranger, les accords franco-britanniques en matière de défense ont été perçus par nos partenaires européens comme un renoncement par la France de l'ambition d'une défense européenne autonome.

Ces accords ont provoqué un véritable « malaise » chez nos partenaires européens, auprès des responsables politiques, mais aussi dans les milieux industriels, je pense notamment au délégué général pour l'armement italien, avec lequel j'ai eu l'occasion de m'entretenir.

C'est la raison pour laquelle j'étais personnellement très réservé sur ces accords.

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