Intervention de Josselin de Rohan

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 13 juillet 2011 : 1ère réunion
Réunion des présidents des commissions de la défense des parlements de l'union européenne — Communication

Photo de Josselin de RohanJosselin de Rohan, président :

L'attitude allemande face à la crise libyenne s'explique par les dissensions existantes au sein de la coalition gouvernementale entre la CDU-CSU de la chancelière Mme Angela Merkel, qui était plutôt favorable à une intervention, et son partenaire de la coalition, le parti libéral-démocrate, dont est issu le ministre des affaires étrangères M. Guido Westerwelle, qui était hostile à cette intervention.

Les difficultés budgétaires et une certaine lassitude de l'opinion publique à l'égard des opérations extérieures, notamment à la lumière de l'expérience en Afghanistan, expliquent aussi cette réticence.

Comme nous l'a indiqué le ministre allemand de la défense, M. Thomas de Maizière, lors de son audition conjointe avec la commission de la défense de l'Assemblée nationale, le 6 juillet dernier, l'Allemagne a engagé une profonde réforme de sa politique de défense, avec en particulier la professionnalisation de son armée et le renforcement de son industrie de défense. Cette réforme pourrait conduire l'Allemagne à se rapprocher des analyses françaises.

Dans un contexte de réduction des budgets de la défense chez la quasi-totalité de nos partenaires européens, en raison de la crise économique et de l'absence de menace identifiée, les Européens sont davantage tentés de remettre leur propre sécurité entre les mains de l'OTAN et des Etats-Unis, comme l'illustre la question de la défense anti-missiles.

Cela explique l'absence de volonté au sein de l'Union européenne pour progresser sur la défense européenne.

J'ai la conviction, qui est tirée de l'avertissement adressé aux Européens par Robert Gates, que l'Europe de la défense pourra réellement progresser le jour où les contribuables américains ne voudront plus payer pour financer la défense du continent européen.

Ce jour là, les Européens seront placés devant leurs propres responsabilités et devront s'entendre pour assurer seuls leur propre sécurité sur le continent européen.

Alors, l'Europe de la défense, que nous appelons tous de nos voeux, s'imposera enfin comme une nécessité.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion