a tout d'abord rappelé que les chambres de commerce et d'industrie (CCI) gèrent un ensemble d'établissements de formation professionnelle qui rassemblent chaque année :
- un peu plus de 100 000 étudiants, dans des écoles professionnelles très diverses, qui ne se limitent pas aux écoles de commerce les plus prestigieuses ;
- environ 100 000 apprentis accueillis au sein d'un appareil de formation tout particulièrement présent dans « l'interbranche », avec des spécialités comme la comptabilité ou la vente, et qui est caractérisé par le souci de développer l'accès à des diplômes de niveau supérieur ;
- et 500 000 stagiaires de la formation professionnelle continue.
La prise de conscience des transformations du marché de l'emploi, aujourd'hui extraordinairement diversifié et mobile, est largement insuffisante. Ce phénomène s'accompagne d'une difficulté croissante à identifier clairement les formations conduisant à l'emploi, car la détermination des fonctions précises requises par un emploi est de plus en plus malaisée.
Soulignant ainsi la nécessité de formations préparant à la mobilité professionnelle, il s'est félicité d'un consensus acquis depuis plusieurs années pour estimer que la formation initiale doit préparer à un emploi.
Puis il a indiqué que le chômage des jeunes issus de l'enseignement supérieur provenait assez largement de l'insuffisante professionnalisation de leurs études, tout particulièrement dans certaines filières de sciences humaines ; il a précisé que le taux de chômage de ces jeunes issus de l'université variait de 1 à 3 (de 8 % à 25 %), selon qu'ils ont abandonné ou réussi leur cursus de formation. Il a également souligné que l'on constate un temps de latence important entre la fin des études universitaires et l'entrée dans l'emploi, qui témoigne de cette insuffisante professionnalisation.
Rappelant que sur 2 millions d'étudiants, 800 000 sont dans des filières « professionnalisantes », il a fait observer que les chambres de commerce et d'industrie s'étaient efforcées de développer des filières d'apprentissage qui conduisent à des diplômes d'enseignement supérieur et estimé que toute formation devrait comporter une phase de professionnalisation dans sa dernière année. Il a cependant insisté sur l'erreur qui consisterait à penser que la formation générale est moins utile qu'auparavant, et souligné que nul ne devrait entrer en apprentissage sans disposer du socle minimal de connaissances afin, notamment, de ne pas limiter ses possibilités d'évolution professionnelle.
Il a ensuite estimé que l'apprentissage est l'une des voies de formation les plus efficaces, à condition d'éviter, d'une part, de diriger les apprentis vers des « impasses » professionnelles, d'autre part, de procéder à des orientations trop prématurées ou définitives : à ce titre, il a jugé essentiel de ménager des possibilités de retour à l'enseignement général au moins jusqu'à seize ans et de multiplier les passerelles.
a ensuite rappelé les conditions de la création du Fonds national de développement et de modernisation de l'apprentissage (FNDMA), géré par l'Etat, qui répartit entre les régions des sommes ayant pour but de financer la formation des apprentis dans des secteurs d'avenir et avec le souci de ne pas transformer les apprentis en main d'oeuvre précaire. Il a précisé que ce fonds est alimenté par une augmentation de la taxe d'apprentissage et souhaité que le fonctionnement de ce dispositif s'accompagne, au moins, du maintien de la contribution nette des régions, faisant observer que, compte tenu de ce financement nouveau et des mécanismes de péréquation, l'affichage d'une légère augmentation de l'effort régional correspond, en réalité, à une stabilisation ou à une légère régression du total des sommes consacrées à l'apprentissage. Il a plaidé, en conséquence, pour la reprise en mains de ce fonds de modernisation par l'Etat afin de garantir la réalisation des objectifs en termes d'effectifs d'apprentis et d'ouverture de centres d'apprentissage ciblés dans des métiers d'avenir.