Quant au premier point, M. Alain Juillet a commencé par poser en principe que le « patriotisme économique », français comme européen, ne saurait être considéré comme déplacé, dès lors que les comportements que pouvait recouvrir la notion n'étaient considérés comme inopportuns, notamment, ni en Russie ni aux Etats-Unis. Il a répété, toutefois, que le protectionnisme n'était pas une position viable. Dans ces conditions, il a estimé que, pour certaines activités stratégiques, identifiées en tant que telles, des règles de protection devaient être établies, afin que les entreprises françaises puissent combattre « à armes égales » avec les autres. Soulignant le caractère consensuel, mais fortement libéral des règles communautaires en vigueur, il a pointé comme problématique le droit de réciprocité qui devrait pouvoir s'exercer entre les entreprises relevant d'Etats membres de l'Union européenne et les autres entreprises. Il a fait valoir, également, la nécessité de se défendre contre certaines pratiques handicapant les entreprises européennes, dont il a cité pour exemple la législation antiterroriste américaine, prétexte à des fouilles dans les archives de toute société présente sur le territoire des Etats-Unis. Il a insisté sur la nécessité de peser en ce sens sur l'élaboration des normes communautaires.