Intervention de Marcel Grignard

Commission des affaires économiques — Réunion du 27 septembre 2006 : 1ère réunion
Énergie — Secteur de l'énergie - Audition de M. François Chérèque secrétaire général de la confédération française démocratique du travail cfdt et de M. Marcel Grignard secrétaire national

Marcel Grignard, secrétaire national :

a fait état d'une étude menée sur la fusion entre EDF et GDF qui évaluait à 40 % les cessions d'actifs que la réglementation européenne exigerait dans le cas d'une telle fusion. Il a ensuite noté que EDF et GDF étaient des entreprises qui n'étaient plus nationales, EDF ayant « fait son marché » en Europe au moment des privatisations dans les autres Etats membres. Il a donc appelé à adopter une démarche responsable et cohérente, déplorant notamment que le débat actuel fasse très peu de cas d'une solution européenne, alors même que la France dépend, pour sa sûreté nucléaire, de l'état des centrales de ses voisins européens (notamment à l'Est), en matière de sécurité d'approvisionnement (en particulier s'agissant de la volonté politique de la Russie d'assurer les livraisons de gaz) et en matière de recherche. L'Union européenne pourrait donc élaborer un cahier des charges imposant des obligations uniformes à toutes les entreprises énergétiques, dans la mesure où l'enjeu de l'énergie est à rattacher au développement durable et à l'intérêt commun et déborde donc le cadre national. M. Marcel Grignard, secrétaire national, a ainsi imaginé que les députés européens du parti populaire européen (PPE) et du parti socialiste européen (PSE) puissent adopter une démarche commune sur l'énergie comme ils l'avaient fait sur la directive relative aux services. Il a donc appelé à renoncer à une vision trop nationale de nos intérêts.

Au sujet des tarifs régulés, M. Marcel Grignard, secrétaire national, ne s'est pas dit convaincu par le projet de loi. Il a considéré qu'une pédagogie de l'économie de marché était à faire dans notre pays et que, si les prix de l'énergie constituaient un élément essentiel de la compétitivité des entreprises européennes, il n'était pas possible de maintenir ces prix bas si l'approvisionnement en matières premières se renchérissait. EDF et GDF, qui sont des entreprises recommandables en matière d'effet de serre, n'ont pas, selon lui, à supporter le surcoût de l'énergie fossile.

Abordant le statut des IEG, il s'est félicité de son extension récente qui assurait aux salariés du privé comme du public des protections indispensables. Il a jugé que ce statut devait s'appliquer aux entreprises ayant majoritairement une activité dans le gaz et l'électricité, ce qui écartait le groupe Total.

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