Intervention de Josselin de Rohan

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 22 octobre 2008 : 1ère réunion
Pjlf pour 2009 — Mission défense - Audition du général jean-louis georgelin chef d'état-major des armées

Photo de Josselin de RohanJosselin de Rohan, président :

a ensuite interrogé le général d'armée Jean-Louis Georgelin sur la situation en Afghanistan. Il lui a demandé si la nomination au commandement central américain, responsable du théâtre afghan, du général David Petraeus, maître d'oeuvre de la nouvelle stratégie américaine en Irak, pourrait avoir des incidences sur la conduite des opérations militaires. Relevant le rôle dominant des Etats-Unis dans la direction des opérations, il a également souhaité savoir si la réunion sous l'autorité d'un même général américain du commandement de la force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS), opérant pour le compte de l'OTAN, et du commandement de l'opération Enduring freedom, pouvait modifier, dans un sens ou dans un autre, les conditions de l'action militaire sur le terrain.

Le général d'armée Jean-Louis Georgelin a souligné que le général Petraeus était pleinement conscient des fortes différences existant entre la situation afghane et celle de l'Irak, ce qui l'incitait à une grande prudence vis-à-vis de toute idée de transposition à l'Afghanistan des solutions mises en oeuvre en Irak. Il a d'autre part indiqué que l'administration américaine préparait actuellement une évaluation de la situation en Afghanistan. Il a souhaité que les alliés soient étroitement associés à cette évaluation, de manière à ce qu'il en résulte des conclusions partagées par les principaux contributeurs de la coalition.

Le général d'armée Jean-Louis Georgelin a rappelé que les Etats-Unis représentaient à eux seuls 40 % du potentiel militaire sur le terrain, le Royaume-Uni représentant 16 % et la France, comme l'Allemagne, de l'ordre de 6 %. Il a également rappelé que l'armée américaine avait enregistré la perte de près de 600 hommes depuis le début du conflit, c'est-à-dire bien plus que d'autres partenaires de la coalition. Il a estimé que le rôle des Américains dans la conduite des opérations ne pouvait être dissocié du poids de leur contribution et que, quel que soit le vainqueur de l'élection présidentielle du 4 novembre, la prochaine administration demanderait certainement aux alliés européens une participation plus importante, notamment dans les secteurs présentant des risques.

S'agissant de la situation militaire, il a indiqué que les forces françaises avaient été confrontées à des adversaires plus nombreux et mieux organisés, dont l'armement restait cependant encore relativement modeste, notamment face aux moyens aériens de la coalition.

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