Je voudrais dénoncer l'amalgame qui est régulièrement fait entre d'un côté, les enfants handicapés dont on encourage l'intégration en milieu scolaire ordinaire, et de l'autre, les enfants qui, à un moment donné de leur scolarité, connaissent des problèmes d'apprentissage ou de concentration. Ce sont deux publics différents qui n'appellent pas la même forme de prise en charge.
Avant même la création des Rased, tout un réseau de professionnels intervenait à la demande des enseignants pour venir en aide aux élèves en difficulté. Aujourd'hui, cette prise en charge s'étiole du fait de la politique de suppression de postes. Or, l'école publique a impérativement besoin d'un corps de spécialistes aptes à encadrer et à accompagner ces jeunes.
Heureusement qu'il y a des initiatives locales ! Lorsque j'étais adjointe au maire aux affaires scolaires dans les années quatre-vingt, j'avais mis en place une formation au handicap pour le personnel d'une école maternelle. Bien sûr, on ne peut qu'encourager la scolarisation des enfants handicapés en milieu ordinaire, mais ce n'est pas à l'institution scolaire et au personnel enseignant d'assumer, à titre principal, la prise en charge du handicap. L'école ne peut et ne doit pas être le substitut aux établissements médico-sociaux.
Quant à la question de la professionnalisation des personnels d'encadrement et d'accompagnement, pourquoi ne pas créer un corps de spécialistes, sur le modèle de ce qui existe pour les assistants d'éducation ? On pourrait envisager une formation d'une durée de six ans, cofinancée par l'Etat et les conseils généraux.