Intervention de Janine Rozier

Réunion du 30 novembre 2006 à 15h00
Loi de finances pour 2007 — Anciens combattants mémoire et liens avec la nation

Photo de Janine RozierJanine Rozier, rapporteur pour avis :

Je ne peux pas terminer mon propos sans parler des premières rencontres internationales sur la mémoire partagée organisées à l'UNESCO, sur l'initiative de la France, les 26 et 27 octobre dernier.

Anciens adversaires et anciens alliés se sont retrouvés pour échanger leurs expériences dans le respect mutuel et l'écoute réciproque afin de faire vivre ce devoir de mémoire et de commémorer. C'est une fierté pour la France que d'organiser cette rencontre à Paris des représentants de vingt-cinq pays unis dans un même respectueux souvenir.

Et, puisque je parle de souvenir, je rappelle que nous célébrerons en 2007 le quarante-cinquième anniversaire de la fin des combats en Afrique du Nord.

J'ai d'ailleurs quelques suggestions à vous soumettre. Les anciens prisonniers du Front de libération nationale, qui étaient 380 en 1962 et qui sont maintenant 100, pourraient être reconnus par une lettre d'assimilation, une médaille, une citation ou une décoration. Quelle fierté pour eux si un tel hommage leur était rendu dans leur commune !

De même, il serait justice d'accorder la carte du combattant aux anciens d'AFN en service jusqu'au 1er juillet 1964, et non plus seulement jusqu'en juillet 1962. Tout le monde sait bien que rien n'était terminé à cette date : les femmes tremblaient encore pour les fiancés et les maris restés là-bas jusqu'en 1964.

C'était sans doute un signe fort en faveur de la parité que de confier ce dossier à une femme dont le grand-père est mort pour la France en 1916.

Le général de Gaulle a dit : « C'est la femme qui est la permanence de l'humanité. À la guerre, la principale victime n'est pas l'homme qui est tué, mais la femme, car elle, elle demeure. »

Un autre a dit : « En temps de guerre, elle relaiera les hommes au foyer, au champ, à l'usine, et assurera, seule, l'éducation des enfants ».

Se faire l'avocat du monde des anciens combattants, essayer d'être lucide sur ce qu'a été notre passé est important. Faire connaître le sacrifice, les épreuves et les souffrances de tout un peuple après une guerre est un devoir.

Et ce devoir de mémoire va aussi bien aux femmes qu'aux hommes. Je voulais vous le démontrer.

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