J’ai eu l’honneur d’accompagner MM. Patient et Antoinette en Guyane au cours du mois de septembre avant d’aller au Brésil et de me pencher notamment sur les problèmes de l’Amapá et du pont sur l’Oyapock.
Cela étant, je ne comprends pas le sens de cet amendement : sur quel fondement veut-on multiplier la population recensée par 1, 193 ? D’où vient ce nombre ? À quoi correspond-il ?
Au total, les immenses étendues de la Guyane subissent une immigration clandestine d’environ 10 000 orpailleurs qui polluent le pays et qui entretiennent une forte insécurité, nous l’avons nous-mêmes constaté en visitant un camp sauvage. Mais le problème, tel que je l’ai alors perçu, était bien de reconduire les orpailleurs clandestins au Brésil ou au Surinam, et non de faciliter leur installation.
À mon sens, cet amendement est réellement contradictoire : la DGF étant une enveloppe fermée, une telle mesure ne serait pas neutre.
Le véritable enjeu est double : il s’agit premièrement de lutter contre la pollution et deuxièmement de réprimer l’orpaillage clandestin, qui est d’une violence inimaginable, mes chers collègues.
Je souligne à ce titre une des aberrations de notre législation en la matière : lorsque d’honnêtes citoyens souhaitent investir dans la recherche aurifère, ils sont contraints de déposer un dossier à la direction régionale de l’industrie, de la recherche et de l’environnement, la DRIRE, qui met trois ans pour l’instruire ! Entre-temps, le dossier est sur Internet, et les orpailleurs clandestins ont tout le temps de prospecter sur place et de s’accaparer l’or.
Commençons par renforcer le contrôle, par les autorités, des ressources aurifères et luttons tous ensemble contre l’orpaillage clandestin, qui constitue un véritable drame pour notre pays ! Quelle que soit l’amitié que je porte à MM Patient et Antoinette, je ne crois pas que cet amendement soit pertinent.