Intervention de Patricia Schillinger

Commission des affaires sociales — Réunion du 7 décembre 2011 : 1ère réunion
Audition de M. Jean Bassères candidat proposé par le président de la république à la direction générale de pôle emploi

Photo de Patricia SchillingerPatricia Schillinger :

Je rejoins tous les propos qui ont été tenus. Je trouve très courageux de votre part de vous engager dans ce poste.

Je veux répéter ici que tous les territoires ne sont pas identiques. Je suis élue du Haut-Rhin, qui a une frontière avec l'Allemagne et la Suisse. Les demandeurs d'emploi doivent fournir d'autres éléments par rapport au reste de la France - et ce n'est guère facile.

Comme je l'ai déjà dit à Xavier Bertrand, Mulhouse est la ville où le taux de chômage des jeunes est le plus élevé de France : 29 % ! Dans la ville la plus proche de chez moi, les collaborateurs de Pôle emploi doivent suivre deux cents personnes chacun. C'est pratiquement impossible.

Mon fils a été demandeur d'emploi durant un bref moment. Je connais donc ces difficultés. Je rappelle qu'il est important de remettre certaines formations à plat. Les sénateurs recherchent souvent une secrétaire ; j'ai répondu à quatre-vingt-quatre propositions lorsque je me suis trouvée dans ce cas : peu étaient qualifiées et certaines ne connaissaient même pas les outils informatiques dont on dispose aujourd'hui. Il n'est pas possible de les employer dans de telles conditions ! Recevoir des CV rédigés sur des feuilles d'écolier à petits carreaux, avec du correcteur, est quand même inimaginable en 2011 ! Où sont la formation et les ateliers performants que l'on nous vante ? On est loin de la réalité ! Il faut vraiment s'adapter et exercer un contrôle. Avec le peu de personnel dont on dispose, il n'est pas possible d'y parvenir. Certaines formations nécessitent une attente de deux ans.

Si vous êtes nommé à ce poste, j'espère que vous irez sur le terrain. Votre parcours n'est pas proche de Pôle emploi et je demeure inquiète à ce sujet. Vous l'avez dit, les collaborateurs de Pôle emploi subissent une véritable souffrance et on ne peut les laisser dans cet état ! Beaucoup ne comptent pas leurs heures, car ils ont en face d'eux des gens en grande difficulté. Les associations qui les accompagnent sont dans le même cas, les subventions ayant été supprimées.

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