Dans ce contexte, l'article 4 relatif au contrat de fourniture d'électricité ou de gaz naturel, qui impose de nouvelles obligations aux fournisseurs, semble loin de répondre au problème du droit d'accès à l'énergie. C'est pourquoi nous présenterons un amendement visant à modifier la formule tarifaire des prix réglementés du gaz. Nous proposerons également d'interdire les coupures de chaleur pendant la trêve hivernale.
J'évoquerai maintenant le volet relatif aux outils d'information et de contrôle garantissant la protection des consommateurs.
Tout d'abord, si le projet de loi renforce le droit du consommateur à l'information afin qu'il obtienne les renseignements nécessaires pour faire un choix éclairé, le Gouvernement abandonne l'un des principaux outils d'information, le journal indépendant 60 Millions de consommateurs, qui fait partie intégrante de l'Institut national de la consommation, donc du service public d'information.
Cette information sera réelle si un autre droit fondamental est renforcé, le droit à l'éducation du consommateur, qui permet à celui-ci d'acquérir le savoir et les compétences nécessaires pour choisir les biens et services en connaissance de cause. Or cette composante de la protection des consommateurs est aujourd'hui absente.
Ensuite, le projet de loi prétend renforcer les pouvoirs de la DGCCRF. J'ai déjà eu l'occasion de souligner ici que, après cinq ans de révision générale des politiques publiques, cette administration est aujourd'hui sinistrée. Elle a vu, année après année, ses crédits et ses effectifs baisser. Les gains de productivité mis en avant par le Gouvernement se sont traduits par une dénaturation des missions de contrôle et d'enquête des agents.
De plus, la dépénalisation à laquelle procède le projet de loi, qui remplace des amendes pénales par des amendes administratives pour sanctionner les professionnels, nous laisse quelque peu dubitatifs. En effet, avec ce système, les professionnels échappent à ce qu'ils craignent le plus, à savoir la publicité par affichage ou la publication de leurs condamnations. Nous veillerons à y remédier.
Enfin, nous sommes très favorables à l'action de groupe, qui a été depuis trop longtemps retardée, principalement en raison de l'opposition forte du MEDEF.
Tel qu'il est proposé par la commission des lois, ce dispositif nous semble suffisamment encadré pour éviter les dérives à l'américaine. Par ailleurs, nous souhaitons l'élargir à l'ensemble des préjudices, qu'ils soient matériels, corporels ou moraux. Nous proposerons un amendement tendant à ouvrir le périmètre de l'action de groupe à d'autres contentieux que ceux de la concurrence et de la consommation. Je pense ici aux contentieux financiers, bancaires, boursiers, de santé, environnementaux.
En effet, comme une partie de la société civile et des professionnels de la justice, nous considérons que la défense des consommateurs passe à la fois par le renforcement de la police de la consommation et par un accès à la justice renforcé. §