Nous aurons l'occasion d'en discuter, puisque j'ai déposé, avec l'ensemble des membres du groupe UMP, plusieurs amendements visant à revenir au texte initial.
J'en viens, enfin, à l'introduction, dans le texte de la commission, du principe de l'action de groupe. Outre qu'un sujet aussi lourd ne saurait être introduit fugitivement, par la bande, au travers d'un amendement, cette introduction ne me paraît pas souhaitable, et ce pour plusieurs raisons.
Les droits des consommateurs doivent être garantis, notamment le plus important d'entre eux : le droit à réparation en cas de préjudice causé par le comportement fautif du professionnel. Néanmoins, l'action de groupe n'est pas la solution. Elle est une procédure judiciaire lourde, coûteuse et, de surcroît, extrêmement longue, qu'affectionnent, il est vrai, surtout les avocats.
Il s'agit, en fait, là encore, d'une fausse bonne idée pour les consommateurs.
Dans un contexte de crise économique, au vu des dérives constatées dans bien des pays, l'action de groupe peut constituer une menace pour notre économie, pour nos entreprises et, au bout du compte, pour nos emplois.
Le projet de loi privilégie des solutions à mon sens plus adaptées pour réparer les préjudices subis par les consommateurs. Nous avons évoqué la modernisation et le renforcement des pouvoirs de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes ; j'y ajouterai le développement et la généralisation de la médiation.
En effet, les procédures de médiation remplissent tout à fait leur rôle et ont déjà largement fait la preuve de leur efficacité dans de nombreux domaines : les banques, les assurances, le transport ou les communications électroniques.
J'évoquerai, enfin, l'introduction d'un dispositif efficace : celui de « clause abusive ». Ainsi, lorsqu'une clause sera jugée abusive et supprimée d'un contrat, elle disparaîtra de tous les contrats identiques conclus par des consommateurs avec le professionnel concerné. Cette avancée majeure rend l'action de groupe totalement inopportune. Vous l'aurez compris, je proposerai, en conséquence, un amendement de suppression de l'article 12.
En conclusion, mes collègues du groupe UMP et moi-même estimons que la démarche du Gouvernement est vertueuse et qu'elle mérite d'être soulignée et soutenue, dans la mesure où le projet de loi est le fruit de discussions et de consultations avec les consommateurs, les professionnels et les acteurs de l'économie française.
Toutefois, nous sommes en désaccord avec un certain nombre de dispositions qui ont été introduites par la commission et qui détournent ce texte de son objet initial. Aussi, monsieur le rapporteur, ne pourrons-nous plus le voter en l'état, à notre grand regret, à moins que, ...