Monsieur le président, monsieur le secrétaire d'État, mes chers collègues, le nombre des articles du projet de loi que nous allons examiner a subi une forte inflation.
En effet, le projet initial comportait 11 articles issus des doléances des consommateurs recueillies par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes. L'Assemblée nationale l'a complété de quelque 45 articles supplémentaires et la commission des affaires économiques et du développement durable l'a encore profondément remanié, puisque 129 amendements ont été adoptés, dont une petite dizaine ont été présentés par le groupe de l'Union centriste et républicaine.
Entre le logement, la téléphonie mobile, Internet, les ventes à distance, les actions de groupe et, je l'espère, monsieur le secrétaire d'État, la protection des consommateurs contre le risque de surendettement – nous aurons un débat sur ce point – les sujets sont variés. Toutefois, ils ont un dénominateur commun : l'amélioration de la transparence de l'information et de la protection des consommateurs.
Thème cher du droit communautaire, la protection du consommateur s'allie parfaitement à un autre objectif visé par le Gouvernement : la défense du pouvoir d'achat des Français. À cet égard, le texte cible à juste titre les dépenses contraintes des ménages, celles sur lesquelles il est difficile de rogner. Parmi elles, on peut retenir la protection du locataire face à des charges parfois non justifiées et des frais d'agence éventuellement exorbitants.
En matière de téléphonie mobile, le projet de loi présente quelques mesures permettant d'améliorer l'information du consommateur sur ses factures. Monsieur le secrétaire d'État, je souhaite rappeler que, en termes de prix des télécommunications, la vraie protection tient d'abord à l'ouverture à la concurrence de ce secteur, car la définition d'un cadre clair constitue la condition sine qua non de l'exercice de la concurrence. On n'a pas nécessairement besoin de lois pour faire baisser les prix : un cadre concurrentiel réel et lisible peut suffire.
Rappelons-nous que les trois opérateurs principaux de téléphonie mobile se sont entendus pendant des années pour maintenir artificiellement des prix élevés, parmi les plus hauts d'Europe. Puis, la quatrième licence 3G a été attribuée à Free. Cet opérateur, comme il l'a fait pour Internet, promet une baisse radicale du prix des forfaits. Les offres à bas coûts et sans engagement se sont d'ailleurs multipliées ces derniers mois, anticipant l'arrivée de ce nouvel acteur.
N'en déplaise aux opposants au libéralisme, le marché concurrentiel joue donc son rôle en matière de baisse des prix. Il faut l'encourager et l'approfondir.