Le dispositif PACITEL, dont chacun sait l'efficacité, protège les consommateurs. On peut vouloir encore l'améliorer, mais il convient de sauvegarder l'emploi.
Madame Didier, j'ai noté que vous souhaitiez étendre le champ de l'action de groupe. Étant opposé à cette dernière, je ne pourrai évidemment qu'être défavorable à votre amendement tendant à cette fin.
Cela étant, nous avons des points d'accord sur d'autres sujets, notamment celui du logement. Ainsi, vous aviez salué, en commission, l'action de la Confédération nationale du logement : j'ai œuvré avec beaucoup de détermination, en lien avec la DGCCRF, pour que cette association de défense des consommateurs qui, pour un certain nombre de raisons, avait conclu des partenariats ne respectant pas la législation, puisse conserver son agrément. La CNL pourra donc poursuivre son action, qui est reconnue dans tout le pays.
En matière de logement, le Gouvernement est bien entendu parfaitement ouvert à l'idée de protéger les locataires et les acteurs qui leur viennent en aide : c'est un objectif d'intérêt général. Il faut toutefois respecter un équilibre entre les intérêts des locataires et ceux des bailleurs, sauf à mettre en péril l'offre de logement en décourageant l'investissement locatif. Or la mise en œuvre d'un encadrement des loyers romprait cet équilibre, comme l'avait d'ailleurs très bien compris Lionel Jospin en son temps.
Je tiens à saluer l'intervention de Gérard Cornu, qui a été le rapporteur de nombreux textes relatifs à la consommation et a beaucoup travaillé au côté de M. le rapporteur à l'examen du présent projet de loi. La réflexion constructive qu'il a menée avec la commission de l'économie a débouché sur des améliorations, même s'il a pu regretter l'adoption d'amendements dont l'inspiration est très éloignée des principes que nous défendons. Je ne doute pas que, au cours de la discussion des articles, nous pourrons revenir à des positions plus raisonnables.
Monsieur Dubois, je me félicite de ce que nous ayons pu trouver un certain nombre de terrains d'entente, notamment pour ce qui concerne, dans le secteur de la téléphonie mobile, l'amélioration de la transparence et de l'information des consommateurs et le renforcement de la concurrence, grâce en particulier à l'arrivée prochaine d'un nouvel opérateur. Ces évolutions contribuent activement à faire baisser les prix de la téléphonie mobile, devenue un outil indispensable.
En revanche, je ne partage pas votre point de vue au sujet du simlockage, c'est-à-dire du verrouillage du téléphone. Nous aurons l'occasion d'y revenir. Le projet de loi prévoit de ramener de six à trois mois la durée de ce verrouillage. Cette proposition, que la commission de l'économie a rejetée, me semble pourtant raisonnable et propre à assurer un équilibre satisfaisant entre les intérêts des consommateurs et la nécessité de lutter contre la fraude et le vol. Remettre en cause cet équilibre se retournerait contre les consommateurs.
En ce qui concerne le fichier positif, Mme Létard connaît bien cette question pour avoir siégé dans des commissions de surendettement de son département du Nord, l'un des plus touchés par ce phénomène. Ceux qui travaillent quotidiennement sur les dossiers de surendettement nous disent que les crédits souscrits sont la cause du surendettement dans 1 % des cas seulement. Dans tous les autres, les difficultés résultent d'un accident de la vie, par exemple un divorce ou une perte d'emploi. L'existence d'un fichier positif n'apporterait aucune solution dans de tels cas, puisque les personnes concernées étaient parfaitement en mesure de faire face au remboursement de leur crédit au moment où elles l'ont souscrit.
La question du surendettement doit faire l'objet d'un examen approfondi sous tous ses aspects, et pas seulement celui des libertés publiques. Pour ma part, je réfléchis depuis longtemps à la mise en place du fichier positif. Le Gouvernement n'ayant pas voulu recourir à la procédure accélérée pour l'examen de ce projet de loi, nous aurons le temps d'étudier en profondeur cette question importante. Le groupe socialiste-EELV a proposé tout à l'heure la création d'un groupe de travail à cette fin ; une telle initiative est bienvenue, à l'instar de celle qu'ont prise les présidents des commissions des lois et des affaires économiques de l'Assemblée nationale.
Monsieur Bérit-Débat, je vous remercie d'avoir pris acte des avancées permises par le projet de loi.
L'amendement que vous avez déposé au sujet de la réglementation des publicités en matière de vente d'or ne me paraît pas nécessaire, car il est déjà satisfait par une disposition du code de la consommation.
Toutefois, je suis conscient que la réglementation en matière de ventes d'or doit être renforcée. C'est pourquoi j'ai installé le 12 décembre dernier un groupe de travail au sein duquel l'ensemble des professionnels du secteur sont représentés. Je suis convaincu que nous pouvons améliorer le dispositif prévu par le projet de loi.
Mme Lamure a soulevé la question des délais de paiement. Leur réduction représentait un enjeu majeur avant l'adoption de la loi du 4 août 2008 de modernisation de l'économie, la LME.
Je rappelle que certains secteurs ont bénéficié d'accords dérogatoires afin de leur permettre de s'adapter de manière progressive à l'évolution de la législation. La sortie de ces accords dérogatoires, fixée au 1er janvier 2012, était un point important aux yeux du Gouvernement. M. Lorenzi en a fait un sujet central du rapport de l'Observatoire des délais de paiement remis en avril 2011. Tous les secteurs qui participent aux travaux de cet organisme, en particulier celui du bâtiment, ont entériné le principe de la fin des dérogations à compter du 1er janvier prochain.
Dans son rapport, l'Observatoire des délais de paiement a toutefois recommandé au Gouvernement de prévoir des mesures d'accompagnement, notamment en développant des outils financiers appropriés et en assurant la promotion des bonnes pratiques. J'ai travaillé avec OSÉO pour que ces outils puissent être opérationnels dès le 1er janvier prochain.
Certains secteurs économiques exposés à une saisonnalité marquée de l'activité, comme ceux du jouet ou de la jardinerie, souhaitent pouvoir disposer de davantage de temps pour s'adapter aux nouvelles règles, mais la proposition de loi relative à la simplification du droit et à l'allègement des charges administratives semble plus adaptée pour ce faire que le présent projet de loi. C'est donc à bon droit que la commission a supprimé les dispositions tendant à cette fin.
À l'inverse, certains secteurs, notamment celui du bâtiment, ont exprimé le souhait que les délais de paiement de leurs clients soient plus fortement encadrés, y compris pour le règlement des acomptes.
S'il n'est pas envisageable de rouvrir l'ensemble de ce débat, je veux vous assurer de ma détermination à renforcer les contrôles menés par la DGCCRF. En 2012, celle-ci procédera à environ 1 500 contrôles d'entreprises de tout type pour vérifier qu'il n'y a pas d'abus. Il est tout à fait possible, madame Lamure, de limiter à trente jours les délais de paiement pour les clients par la voie contractuelle.
Il va de soi que ces contrôles de la DGCCRF ne viseront pas des entreprises appartenant à des secteurs qui seraient en train de négocier un accord tendant à prolonger la phase d'adaptation aux dispositions de la LME. Je souhaite en outre que, dans la majeure partie des cas, ces contrôles aient une vocation éducative.
Enfin, j'indique à M. Teston que le dispositif d'alerte et de blocage systématique dont il appelle de ses vœux la mise en place apparaît de nature à renforcer la protection des consommateurs. Je serai donc favorable à son amendement.
Je souhaite que nous abordions la discussion des articles dans l'esprit constructif qui a présidé aux travaux de l'Assemblée nationale et à ceux de la commission de l'économie, du développement durable et de l'aménagement du territoire du Sénat : il y va de l'intérêt de nos compatriotes !