Intervention de Jean-François Le Grand

Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques — Réunion du 3 novembre 2011 : 1ère réunion
Evolution de la consommation électrique et économie d'énergie

Photo de Jean-François Le GrandJean-François Le Grand :

Je souhaite apporter un éclairage nouveau sur deux points qui me paraissent essentiels. Le premier est une réponse différente à la question que vous venez de poser. Comment fait-on pour mesurer d'un point de vue réglementaire, un peu mieux cette logique d'optimisation des systèmes ? Il existe aujourd'hui des logiciels qui fonctionnent très bien pour simuler la performance dynamique d'un bâtiment, et qui tiennent compte de tous les paramètres dont on vient de discuter. Seul problème : ces logiciels ne sont pas réglementaires, obligeant à réaliser une étude dynamique, qui occasionne des surcoûts. Une première réponse serait de réaliser une étude réglementaire pour des bâtiments qui nécessiteraient une autre logique pour optimiser la performance énergétique. On pourrait alors utiliser de tels logiciels, très pointus, en remplacement des études réglementaires.

Je souhaite également intervenir sur la mesure de la consommation d'énergie. J'ai bien compris que tous les intervenants sont très favorables à mesurer la consommation d'énergie. Or, tout est conçu dans la filière bâtiment à partir des performances réglementaires, qu'il s'agisse du coefficient de performance d'une pompe à chaleur, du rendement d'un panneau photovoltaïque, etc. Tout cela est mesuré en laboratoire selon des règles conventionnelles. Ensuite, on installe un ensemble d'équipements sur les bâtiments. Comment dès lors mesurer l'ensemble en fonctionnement, lorsque tous les éléments sont connectés ? Le travail qu'on a mené sur les isolants est généralisable à tous les équipements et à des bâtiments complets. Notre principale difficulté ? Elle a consisté non pas à mesurer la consommation directe d'un bâtiment, mais à afficher une performance basée sur une consommation valide quelle que soit la météo. Pour cela, nous avons travaillé sur des logiciels thermiques qui permettent avec très peu de temps d'acquisition des données, d'être capable de prédire la performance de ce système sur un climat moyen d'un pays.

Imaginons qu'on procède au même raisonnement sur un bâtiment venant d'être réceptionné. On attend dix jours avant la venue de ses habitants. On fixe sa température à 19 degrés, puis on mesure l'évolution de sa consommation. On est aujourd'hui capable de donner la performance réglementaire à la réception de l'ouvrage, et de savoir si le bâtiment est conforme ou pas à ce qu'on attendait. Le fait d'avoir cloisonné et de n'avoir mis en avant que des approches réglementaires a occulté cet avantage de l'approche in situ, laquelle est une véritable réponse à la problématique de la mesure de la performance des équipements, mais aussi du bâtiment fini.

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