Intervention de Jean-Claude Lenoir

Réunion du 18 janvier 2012 à 14h30
Conséquences environnementales des essais nucléaires français en polynésie française — Adoption d'une proposition de loi dans le texte de la commission

Photo de Jean-Claude LenoirJean-Claude Lenoir :

Je relèverai un deuxième point relatif aux bases juridiques du présent texte. La délibération de 1964 précise bien que la rétrocession des atolls à la Polynésie française pourra se faire « en cas de cessation des activités du centre d’expérimentation du Pacifique ».

On pourrait penser que l’activité du centre a effectivement cessé. Or ce n’est pas le cas ! Bien entendu, le centre était au cœur de la campagne des essais, mais son activité s’est poursuivie pour des raisons qui doivent être bien comprises par nos compatriotes polynésiens. C’est en effet le CEP qui assure à la fois la protection du site ainsi que le contrôle et le suivi des conséquences des essais nucléaires. Il le fait en collaboration avec l’armée : le régiment d’infanterie de marine du Pacifique envoie un détachement, relevé mensuellement, sur l’atoll de Moruroa. Parallèlement, le département de suivi des centres d’expérimentations nucléaires procède en permanence à des vérifications et à des analyses, sous l’autorité de la direction générale de l’armement. Cela mobilise un budget qui atteint tout de même 20 millions d’euros par an, auxquels il faut ajouter 20 millions au titre de la jouvence des matériels tous les quinze ans.

De fait, les installations sur les deux atolls ont, à ce jour, été entièrement démantelées.

Celui qui vous parle en cet instant s’est rendu sur l’atoll de Moruroa en septembre 2000, avec d’autres parlementaires, dans le cadre des travaux de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques. Comme vous pouvez le constater, je me porte bien ! §

Qu’avons-nous observé, quatre ans après le dernier tir ? D’abord, qu’il ne restait plus rien ! Alors que des milliers de personnes travaillaient sur l’atoll – certains parlent de 5 000, d’autres de plus encore – et qu’il y avait des constructions à caractère civil et à caractère militaire, tout avait disparu.

L’atoll que nous avons vu de l’avion dans lequel nous étions avec le commandant supérieur des forces armées du Pacifique ressemblait à beaucoup d’autres.

Ce qui nous a marqués, c’est la longueur de la piste d’aviation : une telle piste était évidemment nécessaire pour le transport des personnes et des matériels. C’est d’ailleurs cette piste qui avait accueilli le Concorde présidentiel lorsque François Mitterrand était venu exprimer la volonté de la France de poursuivre ses essais nucléaires après l’affaire du Rainbow Warrior

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