Intervention de Ronan Dantec

Réunion du 18 janvier 2012 à 14h30
Conséquences environnementales des essais nucléaires français en polynésie française — Adoption d'une proposition de loi dans le texte de la commission

Photo de Ronan DantecRonan Dantec :

Les auditions auxquelles a procédé notre collègue Roland Courteau, dont je tiens à saluer le travail très sérieux, auront été édifiantes : elles font apparaître que toutes les précautions de protection des populations et des milieux naturels n’ont pas été respectées lors des presque deux cents essais nucléaires.

Comment justifier ces hallucinants tirs, dits « tirs de sécurité », à l’air libre, qui ont éparpillé sur l’atoll des charges de plutonium qu’il s’agissait ensuite de piéger par des couches de revêtements spéciaux, lesquels – quelle malchance ! – ont, eux aussi, fini dans le lagon un jour de tempête ?

Que dire de l’immersion, à quelques centaines de mètres de l’atoll, de matériel contaminé, de jeeps et de tonnes de déchets divers ? Que dire des effets sanitaires, pour les populations environnantes, des retombées des nuages radioactifs lors des essais aériens ou des fuites qui se sont produites lors de certains essais souterrains ?

Il y a eu beaucoup de négligences. Et, comme souvent en pareil cas, dès qu’on évoque le nucléaire, civil ou militaire, le secret défense a bien plus pour fonction de couvrir les erreurs et les fautes que d’empêcher de découvrir les schémas techniques de la bombe française.

Monsieur Lenoir, puisque vous nous avez rappelé que même Cousteau était allé dans le lagon, vous serez certainement favorable à ce que la CRIIRAD, la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité, par exemple, puisse également s’y rendre.

Vous avez évoqué votre visite sur l’atoll, mon cher collègue. Mais je rappelle que Michèle Rivasi, fondatrice de la CRIIRAD et députée à l’époque, n’y avait pas été associée.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion