Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, le projet de loi, que nous allons sans doute adopter, peut-être dans une belle unanimité, répond à une préoccupation ancienne et légitime : pérenniser le 11 novembre après la disparition des derniers combattants.
Monsieur le ministre, vous avez rappelé que le dernier poilu, un Australien, était mort en 2011. Le dernier poilu français, Lazare Ponticelli, est décédé le 12 mars 2008. C’est leur génération qui a connu la première loi de commémoration nationale, fixée au 11 novembre par la loi du 24 octobre 1922.
Nous considérons qu’il est souhaitable que leur mémoire soit pérennisée et qu’on offre aux jeunes générations une leçon d’instruction civique par la continuation des manifestations du souvenir.
Comme vous le savez, seule nous chagrinait la crainte que l’on ne se dirige, lentement mais peut-être sûrement, vers un Memorial Day. À nos yeux, le risque existait qu’une manifestation unique ne conduise à la dilution et à l’affaiblissement de la mémoire des autres conflits.
Certes, on nous a répété qu’il n’en était pas question : M. le Président de la République l’a dit, ainsi que M. le secrétaire d’État auprès du ministre de la défense et des anciens combattants lorsque nous l’avons auditionné. Mais prudence est mère de sûreté, sans compter que, dans un passé récent, nous avons constaté que le 8 mai pouvait être envoyé aux oubliettes.