Intervention de Robert Tropeano

Réunion du 13 février 2012 à 15h00
Commémoration le 11 novembre de tous les morts pour la france — Adoption des conclusions d'une commission mixte paritaire

Photo de Robert TropeanoRobert Tropeano :

N’oublions pas non plus l’hommage aux harkis et aux membres des formations supplétives ni toutes les autres manifestations dédiées aux trop nombreuses victimes innocentes, qu’il s’agisse des civils tués dans leur quotidien ou des hommes, femmes et enfants assassinés dans la barbarie.

Mes chers collègues, on a parfois reproché à notre calendrier commémoratif d’être trop chargé. C’est vrai, il ne cesse de s’enrichir puisque nous sommes passés de six commémorations publiques ou nationales avant 1999 à douze. Pour ma part, je ne vois rien d’excessif dans cette évolution, et ce pour deux raisons.

Tout d’abord, la reconnaissance ne se marchande pas. Il n’est pas envisageable de hiérarchiser les événements, sous peine de porter atteinte à la mémoire des victimes et à la douleur de leurs proches. Nous devons conserver pour eux un moment privilégié.

Ensuite, le devoir de reconnaissance est un instrument d’unité nationale. Notre République est à la recherche permanente de cette indispensable cohésion. Il serait donc malvenu d’opposer des événements les uns aux autres, alors que tous étaient animés par le même espoir de liberté.

Dans ces conditions, pourquoi distinguer le 11 novembre et en faire une journée d’hommage aux morts civils et militaires pour la France ? Nous nous sommes tous exprimés sur ce point.

La commémoration de la Grande Guerre a toujours constitué le point d’orgue de la mémoire collective française, sans jamais rien retirer aux autres épisodes qui se sont déroulés postérieurement. Ce conflit est le symbole du sacrifice pour la patrie. Si l’exaltation patriotique peut paraître surannée à notre époque, la conséquence dramatique de cet élan demeure à jamais inscrite dans notre histoire nationale : une génération du feu anéantie dans l’horreur de la guerre. Et c’est autour de ce triste constat de millions de vies perdues que l’on peut se retrouver, quelle que soit son opinion de la cause militaire !

Ce constat doit nous conduire non seulement au respect d’une mémoire partagée, mais aussi à l’enseignement intelligent de celle-ci. En effet, chaque 11 novembre, il s’agira de partager la douleur de ceux qui ont perdu un père, un fils ou un ami mort un jour pour la France, mais pas seulement.

La commémoration n’est pas juste l’expression collective des souffrances individuelles Elle est aussi le moyen de sensibiliser les nouvelles générations aux moments forts du passé qui ont construit ce qu’elles possèdent de plus précieux aujourd’hui : la paix et la démocratie. Nos jeunes doivent en connaître le prix, car, ainsi Ceux de 14, comme les avait appelés Maurice Genevoix, ne seront pas morts pour rien ! §

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