Intervention de Ronan Kerdraon

Réunion du 13 février 2012 à 15h00
Commémoration le 11 novembre de tous les morts pour la france — Adoption des conclusions d'une commission mixte paritaire

Photo de Ronan KerdraonRonan Kerdraon :

Ce texte aurait dû être l’occasion de nous interroger sur le regard que notre société porte sur son passé, sur la relation entre la France d’aujourd’hui et son histoire.

Ces problématiques essentielles relatives à la politique de la mémoire, à la transmission des grands événements de notre pays de génération en génération, aux sacrifices de nos soldats pour les valeurs de la République, par le consensus qu’elles font émerger, font partie des ciments de la cohésion sociale de notre pays. Il est par conséquent de notre responsabilité collective de faire en sorte que les actions de mémoire soient consolidées et, bien sûr, pérennisées, d’autant qu’une telle politique de mémoire doit également s’adapter à un environnement en perpétuelle mutation.

À l’évidence, c’est grâce à l’action conjuguée de tous, institutions du monde combattant, collectivités locales, associations patriotiques et d’anciens combattants, mais aussi établissements scolaires et monde enseignant, que nous pourrons ensemble ancrer la cohésion sociale dans la connaissance d’une histoire commune. Malheureusement, le texte fait l’impasse sur cet enjeu. C’est d’autant plus regrettable que les travaux menés ces dernières années auraient pu permettre une remise en perspective globale.

Au sens étymologique, commémorer, c’est se remémorer ensemble. Dans notre société, cela introduit l’idée de dette et de reconnaissance envers des générations passées. C’est également construire une identité nationale collective. C’est inculquer des valeurs comme la morale du devoir ou la glorification de la liberté.

C’est à la base, à l’école, que commence à se construire cette identité nationale collective. Les enseignants d’histoire sont des « relais de la mémoire ». Ils font connaître ces lieux de mémoire que sont Caen, Oradour-sur-Glane ou encore Péronne. Ils rendent l’événement intelligible, et ce d’autant plus s’ils l’inscrivent dans un cadre interdisciplinaire. Et, bien évidemment, dans ce travail pluriel, les associations et les fondations ont toute leur place !

Or, de tout cela, ce texte ne parle pas. C’est fort dommage. Mais nous nous en contenterons dans l’immédiat.

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