Intervention de Raymond Vall

Réunion du 8 février 2012 à 21h30
Débat sur la biodiversité

Photo de Raymond VallRaymond Vall :

… même si l’on sait déjà que l’objectif de limitation de la hausse des températures à 2 degrés centigrades ne sera pas atteint.

La non-maîtrise de ces effets sur la biodiversité aura aussi des conséquences économiques. Selon l’ONERC, l’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique, leur coût représenterait approximativement 7 % du PIB mondial d’ici à 2050.

Certes, des efforts ont été accomplis au cours des vingt dernières années, avec la création de zones gérées telles que les forêts, les parcs naturels régionaux ou les espaces naturels sensibles. Toutefois, une réflexion doit être menée pour en améliorer la gestion et anticiper le changement climatique dans une vision dynamique.

La connaissance de la biodiversité se développe, mais 1, 8 million d’espèces seulement sont répertoriées, alors qu’il en existerait plus de 10 millions. L’immense travail qu’il reste à faire doit mobiliser tous les citoyens. D’ailleurs, certains bénévoles sont déjà au travail. À ce titre, le Muséum national d’histoire naturelle propose des formations pour les aider à identifier les différentes espèces, ainsi que des guides méthodologiques.

L’adaptation au changement climatique se traduira par des migrations d’espèces, qui nous imposent la préservation des zones de transition que constituent les barrières de corail, les zones humides ou les zones côtières. Toutefois, je le répète, tout cela exige que nous sachions prendre des décisions importantes.

Avec la Stratégie nationale pour la biodiversité 2011-2020, présentée le 19 mai dernier, l’État s’est engagé à intégrer la biodiversité dans des politiques sectorielles et à renforcer la connaissance de la biodiversité. Cette démarche concerne tous les acteurs de la société civile : les collectivités territoriales, les associations, les ONG.

À cet égard, il convient de saluer la mobilisation de la société civile, qui vient de présenter soixante-deux projets innovants visant à protéger la nature. La réhabilitation des zones humides bénéficiera d’un financement de 10 millions d’euros.

L’impact des activités humaines sur les éléments ou les milieux naturels peut aussi être limité par une meilleure prise en compte de l’aménagement du territoire.

Ainsi que l’a souligné M. Dantec, la trame verte et bleue prévue par le Grenelle de l’environnement intègre la préservation de la biodiversité dans les documents locaux d’urbanisme, ce qui est une très bonne chose. Pour autant, il sera nécessaire de surveiller ces espaces et de les gérer pour prévenir les risques de prolifération d’espèces invasives.

Le prochain rendez-vous international « Rio+20 », en juin 2012, est une occasion qu’il ne faut évidemment pas manquer.

Il est grand temps de considérer que nous sommes arrivés à une situation d’urgence, qui impose la planification d’actions concrètes tendant à maîtriser la situation aggravée que nous connaissons et que plus personne ne conteste.

La mise en œuvre des trois conventions de Rio sur le climat, la biodiversité et la désertification a pris du retard. Aussi sommes-nous aujourd'hui face à un nouveau défi, celui de l’adaptation aux conditions nouvelles de notre siècle, de l’accès à l’énergie, de la préservation des océans, de la sécurité alimentaire ou encore de la maîtrise de l’urbanisme, bref, de la sécurité de l’homme en général. Ce défi, nous devons le relever.

À la veille de l’ouverture du sommet de Rio, le moment est venu de mobiliser tous les citoyens en vue d’engager des actions concrètes, afin de respecter le principe 10 de la déclaration finale du sommet de Rio de 1992 selon lequel « la meilleure façon de traiter les questions d’environnement est d’assurer la participation de tous les citoyens concernés, au niveau qui convient ».

Nous sommes, ici, dans cette assemblée, particulièrement concernés par cet appel de la société civile. Faute de cette mobilisation, les sommets se succéderont sans produire de réelles avancées. Cela a été dit lors de tous les débats relatifs à l’environnement, les parlementaires ont un rôle important à jouer, et les membres de la Haute Assemblée doivent se mobiliser. En effet, la société civile a compris que nous pouvions avoir une influence sur ces conférences et que nous étions des relais indispensables dans cette prise de conscience, qui doit être réelle, profonde, car la préservation de la biodiversité ne saurait être séparée de l’existence même de l’homme. §

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