Bien sûr, ces affaires font l’objet d’enquêtes judiciaires qui démontreront les exactes responsabilités. Cependant, elles révèlent, sinon une défaillance, à tout le moins une grave insuffisance au sein des organismes publics de contrôle.
Plusieurs missions parlementaires, notamment celle que j’ai présidée en 2006, l’ont déjà souligné, qu’il s’agisse du processus de mise sur le marché, du rôle du Comité économique des produits de santé, le CEPS pour les matériels de soins ou de diagnostic, qu’il s’agisse encore du système de surveillance en cours d’usage, du suivi des fabrications ou de l’origine des matières premières.
Avec la multiplicité des intervenants, on ne sait qui fait quoi, qui prend les décisions, lesquelles, d’ailleurs, sont souvent prises tardivement par rapport à d’autres pays. Sans rappeler l’affaire du Mediator, comment comprendre que les prothèses frauduleuses PIP aient été retirées du marché en 2010 seulement, alors que, dès 1996, les pratiques de cette société ont interpellé les autorités ?
Tout cela suscite l’inquiétude justifiée de nos concitoyens, provoque la suspicion sur les responsables et jette l’opprobre sur un certain « produit en France ».
J’ai personnellement toujours considéré que cette dilution des responsabilités était préjudiciable à la sécurité sanitaire, et j’avais proposé en son temps de regrouper tous les organismes concernés en une seule agence.
Je sais que ce n’est pas le sentiment de M. le ministre. Soit, mais le Gouvernement pourrait-il faire le point sur les réformes prévues pour redresser un système défaillant et restaurer la crédibilité des autorités sanitaires à tous les niveaux ?
Si nous n’y prenons garde, demain, de nouveaux scandales pourraient bien apparaître, autour des produits diététiques en vente libre, par exemple, non soumis à autorisation de mise sur le marché.
Il nous faut à l’évidence plus de déontologie et de rigueur dans les procédures pour que nos concitoyens retrouvent confiance en notre système de santé.