Ils se disent cependant convaincus que cette situation sera provisoire et que l’équilibre sera rétabli d’ici quinze à vingt ans. Une telle position peut se discuter, mais elle a au moins le mérite de l’honnêteté : les Allemands reconnaissent que la mise en œuvre de leur décision entraînera, au moins de façon transitoire, une dégradation de la situation en matière de prix, d’émissions de gaz à effet de serre, de dépendance énergétique. Cette honnêteté, je ne l’ai pas retrouvée dans le débat politique français.
S’agissant des émissions de gaz à effet de serre, les chiffres sont éloquents : un Français émet huit tonnes de CO2 par an, un Allemand onze tonnes. On ne peut nier cette réalité !
En ce qui concerne l’éolien, nous pouvons certes puiser dans notre potentiel en cette période de forte demande d’électricité. Ainsi, nous avons utilisé, avant-hier, 57 % du potentiel éolien français, mais seulement 12 % la veille, par manque de vent. Or les Français n’accepteraient pas que leur approvisionnement en électricité dépende de la force du vent ou de l’ensoleillement ! C’est aussi simple que cela !
Il y a un point que vous ne pouvez contester : aucun pays n’a développé l’éolien ou le photovoltaïque sans construire, parallèlement, des centrales thermiques. En effet, le propre du renouvelable, c’est l’intermittence.