Vous avez souligné à juste titre, madame Jouanno, que le nucléaire comportait moins d’inconvénients que les énergies fossiles. C’est là un point essentiel. D’ailleurs, comment peut-on parler, comme l’a fait Mme Rossignol, de « tout-nucléaire », alors que 51 % de la consommation finale dépendent des énergies fossiles dans notre pays ? Il n'y a pas de politique du « tout-nucléaire » en France, quand bien même les trois quarts de notre électricité sont d’origine nucléaire ! Notre principal problème, aujourd'hui comme demain, c’est notre dépendance aux énergies fossiles.
Chantal Jouanno a affirmé avec raison que notre mix énergétique devait être le plus décarboné possible ; j’y reviendrai. Elle a aussi souligné la nécessité d’investir dans les réseaux de façon colossale et programmée dans le temps, question que j’ai évoquée à l’instant. Enfin, je souscris aux propos qu’elle a tenus sur la nécessité de réaliser des économies d’énergie.
Si vous êtes de bonne foi, vous ne pouvez pas dire, madame Rossignol, que le nucléaire serait une solution « franco-française ». J’ai déjà indiqué que les principaux pays émergents étaient en train de s’engager dans cette filière. Même en Europe, nous ne sommes pas isolés : au sein de l’Union européenne, seize pays sur vingt-sept ont réaffirmé la place du nucléaire dans leur mix énergétique. Demain matin, douze de ces seize pays participeront à la réunion que j’ai organisée à Bercy.