J’interviens à la place de M. Bérit-Débat, qui, pour des raisons techniques, ne peut pas être présent ce matin.
Monsieur le secrétaire d’État, depuis plusieurs années maintenant M. Bérit-Débat livre aux côtés des associations, des élus et des personnels de la SNCF une véritable bataille du rail. En effet, la Dordogne voit disparaître, lentement mais sûrement, la présence des ateliers SNCF, tout comme elle voit son réseau ferré s’éroder petit à petit.
Sans un combat presque quotidien, la situation serait même encore plus grave : cela a pu être constaté avec la mise en place du cadencement des horaires. Grâce à une forte mobilisation, satisfaction a pu être partiellement obtenue, par exemple pour la ligne Périgueux-Limoges ; mais tel n’est pas toujours le cas, comme en témoigne la ligne Paris-Agen.
Le service offert aux usagers du rail perd donc en qualité pour des raisons avant tout économiques.
C’est d’ailleurs pour le même motif que les ateliers de Chamiers sont toujours menacés. Voilà plus de deux ans, mon collègue intervenait déjà dans cet hémicycle à ce sujet.
Force est de constater, aujourd’hui, que les doutes ne sont pas levés, loin s’en faut. Les ateliers de Chamiers sont dorénavant dans une situation paradoxale. Leur activité progresse, mais le non-remplacement des départs en retraite risque de mettre les salariés restants dans l’incapacité de répondre à la demande ! Autrement dit, la compression des personnels asphyxie les ateliers de Chamiers, qui se meurent lentement.
Cette politique d’abandon progressif se retrouve maintenant aussi au niveau du technicentre du Toulon, à Périgueux.
Ce technicentre, qui compte près de 700 salariés, est une pièce maîtresse historique de l’économie de l’agglomération périgourdine. Or, là aussi, sont en cause non la compétence des salariés, mais les choix stratégiques de la SNCF. Celle-ci abandonne les trains Corail, pour lesquels le technicentre est spécialisé, au profit des TER, les transports express régionaux.
Le choix de ne pas renouveler les trains Corail a, dès lors, des répercussions immédiates sur le technicentre du Toulon, qui a fusionné depuis avec celui de Saintes. Les suppressions de poste ont commencé ; au regard de la stratégie nationale de la SNCF, on peut même s’interroger sur le maintien, à terme, de l’existence des technicentres. Aussi, si rien n’est prévu pour remplacer l’activité liée aux trains Corail, les technicentres semblent bel et bien condamnés.
Vous le voyez, monsieur le secrétaire d’État, la bataille du rail en Dordogne est une bataille sans fin. Mais les associations, les élus et les personnels de la SNCF refusent de s’avouer vaincus.
Dans ce contexte, pouvez-vous nous indiquer quels choix vous comptez faire pour préserver l’activité du technicentre du Toulon et pour maintenir celle des ateliers de Chamiers, bref pour que la présence historique de la SNCF en Dordogne et le savoir-faire de ses salariés perdurent ?