Intervention de Anne-Marie Escoffier

Réunion du 7 février 2012 à 9h30
Questions orales — Dégâts occasionnés par le cynips du châtaignier

Photo de Anne-Marie EscoffierAnne-Marie Escoffier :

Monsieur le ministre des sports, je ne doute pas une seconde que vous serez très attentif à cette question concernant le canton dont je suis conseiller général et où se trouve un conservatoire régional du châtaignier.

Signe de l’évolution des temps, un certain nombre d’insectes jusqu’alors inconnus dans nos contrées apparaissent, se reproduisent et sévissent, provoquant des dégâts de plus en plus importants en matière d’environnement ou d’économie agricole.

Tel est le cas du cynips, appelé aussi chalcide du châtaignier, car c’est sur cette essence qu’il se développe de préférence. Originaire de Chine – je vous épargnerai les détails de son parcours jusqu’à notre pays –, ce parasite est à présent installé dans le sud de la France et sévit, entre autres, dans la Gironde, la Corrèze, le Lot et l’Aveyron. Ses larves, qui ne peuvent, hélas, pas être détectées durant l’automne et l’hiver, époque où elles effectuent leur travail de sape, apparaissent au printemps sous la forme de galles avec, pour conséquence de leur action, une diminution de la croissance des rameaux et, de ce fait, une baisse de 50 % à 70 % de la fructification.

Le cynips pénalise de ce fait non seulement la population de châtaigniers existante, mais encore la dynamique même de plantation des châtaigniers, puisque plusieurs arrêtés préfectoraux interdisent désormais, sur une période de trois ans, tout mouvement de matériel végétal du châtaignier à l’intérieur de la zone de lutte.

Or le problème posé par le cynips du châtaignier est qu’il n’existe pas, à ce jour, de méthode fiable et adaptée de lutte phytosanitaire ou sylvicole pour l’éradiquer, sinon une méthode sportive, consistant à couper les rameaux attaqués, ce qui est loin d’être suffisant !

Dans ces conditions, le problème est extrêmement complexe, mais il convient d’agir très vite, la prolifération de ce fléau risquant, à plus ou moins long terme, de faire disparaître les châtaigniers comme, pour une autre raison, nous avons vu disparaître les platanes du canal du Midi.

Je ne m’étendrai pas sur l’intérêt évident que présente la conservation du châtaignier, arbre admirable par sa forme, arbre de mémoire, dont le bois, jadis, en raison de sa forte résistance à l’humidité, était celui des coques de navire et des charpentes – je pense, en particulier, à celle de Notre-Dame de Paris –, arbre nourricier aussi, surnommé « arbre à pain » par ceux qui mangeaient ses fruits ou « arbre à saucisses » par ceux qui en faisaient l’aliment principal des troupeaux de porcs. Aujourd’hui, la châtaigne demeure la base traditionnelle de certains plats de la cuisine ou de la pâtisserie de nos terroirs.

Pour toutes ces raisons, monsieur le ministre, vous comprendrez l’urgence de ma question : quelles sont les mesures que les pouvoirs publics envisagent de prendre pour éradiquer le fléau du cynips ?

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