Intervention de David Douillet

Réunion du 7 février 2012 à 9h30
Questions orales — Dégâts occasionnés par le cynips du châtaignier

David Douillet, ministre des sports :

Madame la sénatrice, je vous demande tout d’abord de bien vouloir excuser Bruno Le Maire, actuellement retenu à son ministère. Vous l’avez interrogé sur les moyens de prévention prévus par les pouvoirs publics pour endiguer la propagation du cynips du châtaignier.

Vous l’avez dit, madame la sénatrice, ce parasite est considéré comme la menace la plus grave, au niveau mondial, pour le châtaignier, car il est à l’origine d’importantes réductions de croissance des arbres tant en milieu forestier qu’en verger. Dans ces derniers, les pertes de fructification entrainent des chutes de rendement pouvant atteindre 50 % à 70 % des fruits.

Apparu en France en 2007 et d’abord cantonné, jusqu’en 2010, aux seuls départements des Alpes-Maritimes et de Corse, ce parasite s’est fortement propagé en 2010 et 2011 : plusieurs foyers ont été recensés dans toutes les régions du sud de la France et un dans la région Centre.

Face à ce constat, des mesures d’urgence ont été prises. Un arrêté de lutte a été publié dès le 22 novembre 2010, réglementant les mouvements de plants de châtaigniers et mettant en place une surveillance des plantations et des établissements producteurs et revendeurs de plants. Lorsqu’un foyer est déclaré, un périmètre de quinze kilomètres de rayon est délimité, dans lequel et à partir duquel tout mouvement est interdit. Cet arrêté précise également les mesures de lutte – destruction des plants ou taille sanitaire – à mettre en œuvre lorsque le foyer est détecté.

À ce jour, les moyens de protection des châtaigneraies les plus efficaces sont la plantation de variétés tolérantes et l’introduction dans l’environnement de l’insecte parasitoïde Torymus sinensis. Ce dernier est utilisé au Japon depuis plusieurs années, avec de bons résultats. Un programme d’introduction a tout d’abord été conduit dans les Alpes-Maritimes où les premiers lâchers ont été réalisés en mai 2010.

Compte tenu de la propagation actuelle de ce ravageur, un projet d’introduction plus large est en cours. L’État soutient désormais financièrement, dans le cadre du plan Écophyto 2018 et du compte d’affectation spéciale « Développement agricole et rural », ou CASDAR, deux projets portés par l’Institut national de la recherche agronomique, l’INRA, et le Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes, visant à accélérer la lutte biologique et la recherche de variétés tolérantes.

L’INRA a d’ores été déjà sélectionné huit sites, dans les départements de Haute-Corse, d’Ardèche, de la Drôme et du Var, au sein desquels il a introduit, en avril, l’insecte parasitoïde Torymus sinensis. Si les résultats s’avèrent probants, cette méthode de lutte biologique sera généralisée à l’ensemble des départements touchés.

Au-delà de ces aspects, j’attache beaucoup d’importance à ce sujet, à titre personnel, car le développement de ce parasite a une incidence directe sur la base nutritionnelle de la faune sauvage, qui risque de se trouver affectée.

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