Monsieur le sénateur, tout d’abord, je vous prie de bien vouloir excuser Luc Chatel, qui ne peut être présent aujourd’hui.
La vision que Luc Chatel a pour l’école procède non pas d’une logique comptable comme vous semblez le croire, mais d’un constat – l’échec de la logique du « toujours plus de moyens » – et d’une ambition, la réussite de chaque élève.
Le nouveau cap que nous avons donné à l’école du XXIe siècle repose sur trois idées fortes : personnaliser l’enseignement et les solutions offertes aux élèves avec de l’aide personnalisée, de l’accompagnement éducatif, des places en internats d’excellence ; donner de l’autonomie sur le terrain pour développer les innovations pédagogiques ; revaloriser le métier d’enseignant, c’est-à-dire avoir moins d’enseignants, mais mieux payés. Aujourd’hui, tout nouvel enseignant gagnera au moins 2 000 euros bruts par mois, soit 18 % de plus qu’en 2007.
Depuis 2009, la réforme du lycée traduit ces nouvelles lignes de force. Elle a enclenché une dynamique dans le sens d’une meilleure personnalisation des parcours scolaires. Chaque lycéen en seconde et en première bénéficie de deux heures d’accompagnement personnalisé et de la possibilité de disposer d’un tuteur et de stages de remise à niveau. L’excellence des différentes filières a par ailleurs été réaffirmée et les parcours sont devenus plus progressifs et réversibles. Cette dynamique implique de rechercher la plus grande cohérence possible de l’offre éducative et de formation, à l’échelle de territoires pertinents.
C’est dans cette perspective que s’inscrit la mise en réseau de lycées. Son objectif n’est absolument pas de proposer une fusion des lycées, mais d’offrir à chaque élève, dans un territoire donné, une formation lisible et complète, de mutualiser les ressources et de développer des projets qu’un établissement seul ne pourrait réaliser.
La mise en réseau de lycées permet aussi d’organiser et de développer des échanges avec les établissements d’enseignement supérieur, notamment afin de mieux structurer l’orientation active pour les jeunes.
Dans votre département, monsieur le sénateur, les lycées de Lure et ceux de Luxeuil forment ensemble une offre cohérente de formation dans les voies professionnelles, technologiques et générales.
Dans la logique de la réforme du lycée, les proviseurs ont réalisé une analyse de leurs établissements afin de proposer une offre qui soit plus riche, plus adaptée aux besoins des élèves et qui permette de rationaliser l’utilisation des locaux. Le conseil régional a effectué la même démarche concernant la restauration scolaire dans les lycées de Lure. Il appartient maintenant aux établissements de finaliser leurs projets éducatifs et pédagogiques, lesquels seront soumis aux conseils d’administration.
Vous le voyez, monsieur le sénateur, les services académiques et le ministère de l’éducation nationale sont pleinement mobilisés sur cette question et travaillent en parfaite intelligence avec les collectivités territoriales.