Ma question porte sur le quartier d’affaires de La Défense et l’entretien de ses espaces publics.
Pendant des décennies, l’établissement public pour l’aménagement de la région dite de « La Défense », l’EPAD, puis l’établissement public d’aménagement de La Défense Seine Arche, l’EPADESA, chargé de l’aménagement de La Défense, ont vendu des millions de mètres carrés de droits à construire, sans se soucier outre mesure de l’entretien des espaces publics de ce qui est aujourd’hui le plus grand quartier d’affaires d’Europe. Bien évidemment, cinquante ans plus tard, ces espaces publics se dégradent, ce qui engendre de nombreux problèmes financiers.
Un rapport de l’Inspection générale des finances pointe aujourd’hui de graves erreurs de gestion. La mise aux normes des espaces publics de La Défense nécessitera en effet un investissement de plusieurs centaines de millions d’euros dans les années à venir, 600 millions d’euros selon certains. Après l’errance qui a caractérisé sa gestion, l’EPADESA est désormais contraint à une surenchère en matière de construction, pour parvenir à éviter la faillite. Ainsi sont annoncés cinq ou six projets de tours colossales. Le problème est que les acheteurs se font de plus en plus rares et que la crise affectant l’immobilier de bureaux en région parisienne aggrave les difficultés.
Par ailleurs, le modèle économique et urbain d’un grand quartier d’affaires monofonctionnel que continue de privilégier le Gouvernement pour La Défense n’attire plus les investisseurs aujourd’hui comme il le faisait hier. De nombreuses entreprises préfèrent s’installer dans d’autres secteurs de la région parisienne. On peut citer notamment BNP Paribas, qui a opté pour Pantin, ou le Crédit lyonnais, qui s’est installé à Montrouge. Ces entreprises, voilà quelques années, auraient sans doute privilégié La Défense.
Lorsqu’on se rend sur place, on comprend que La Défense a désormais besoin de transports qui fonctionnent, ainsi que d’une véritable mixité en termes de bureaux, de logements diversifiés – privés et à loyers modérés –, de commerces et d’autres activités.
Quant à l’EPADESA, il requiert un nouveau mode de gouvernance, l’actuel montrant largement aujourd’hui ses travers et ses limites.
Monsieur le ministre, quelles actions envisagez-vous de mettre en œuvre pour permettre à Defacto d’assurer sa mission de gestion de La Défense et de procéder à la remise en état de ses espaces publics, qui en ont bien besoin ?