Monsieur le sénateur, vous évoquez les questions relatives à la mise aux dernières normes de sécurité des tunnels routiers en Île-de-France.
C’est effectivement une politique nécessaire, compte tenu de l’importance du trafic qui emprunte ces tunnels, afin de garantir des conditions d’intervention plus rapides et, si un incendie survenait et ne pouvait pas être maîtrisé, de meilleures conditions d’évacuation des usagers et de tenue au feu des ouvrages.
La réalisation de ces travaux est une question extrêmement délicate, car ils doivent être conduits en réduisant autant que faire se peut les conséquences sur la circulation, celle-ci ne pouvant être interrompue pendant une période longue. Or la pose de protections au feu au plafond des tunnels et la modification des circuits électriques qui contrôlent les systèmes d’éclairage et de sécurité des tunnels ne peuvent pas se faire en maintenant la circulation. Il faut donc trouver les moments adéquats de la journée, et souvent de la nuit, pendant lesquels ces travaux peuvent être conduits. C’est pourquoi, compte tenu des difficultés techniques, notamment de gestion de la circulation, des études pointues doivent être réalisées et des mesures de grande ampleur, en particulier de communication, doivent être prises pour la conduite de ces opérations de mise aux normes.
En outre, le programme précis des aménagements à réaliser doit être validé par un comité d’experts, la Commission nationale d’évaluation de la sécurité des ouvrages routiers, la CNESOR, pour s’assurer que les mesures prises seront adaptées. Cela conduit parfois à modifier à la marge les aménagements prévus. Ce travail complexe nécessite donc des études longues et peut avoir des conséquences financières. Cependant, la sécurisation revêt un caractère prioritaire dans l’allocation des crédits.
De plus, les restrictions de circulation qui sont nécessaires ne peuvent pas raisonnablement être mises en place dans tous les tunnels franciliens simultanément, car l’effet sur le trafic serait beaucoup trop pénalisant pour le fonctionnement des flux en Île-de-France. Aussi les travaux sont-ils conduits progressivement et successivement.
Pour ce qui concerne les tunnels de Seine-Saint-Denis, la fin des travaux du tunnel du Landy est prévue au printemps 2012. Cependant, il faudra encore réaliser l’essai des nouveaux systèmes, notamment de ventilation, pendant l’été 2012, avant de rendre le dispositif totalement opérationnel. Ce calendrier permettra de rendre à la circulation l’ensemble des voies de circulation mi-février. À partir de cette date, les travaux et essais se dérouleront exclusivement sous fermeture nocturne.
Pour les tunnels de Bobigny et Lumen, les études sont en cours et devraient s’achever à la fin de l’année 2012. Les travaux se dérouleront de l’été 2013 à l’été 2015. Les modalités d’exploitation sous chantier ne seront arrêtées que l’année prochaine.
Enfin, le tunnel de la Courneuve sera traité en dernier pour les raisons de coordination que j’ai indiquées précédemment.