Intervention de Éric Besson

Réunion du 1er mars 2012 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Politique du gouvernement

Éric Besson, ministre :

… qui s’appellerait blocage des prix ou TIPP flottante.

Or chacun sait ce qu’il en est : Laurent Fabius a tenté d’appliquer un tel mécanisme – je m’en souviens personnellement – et il y a lui-même mis un terme. De fait, la réduction de 2 ou 3 centimes d’euros à la pompe avait coûté entre 1 milliard et 2 milliards d’euros au budget de la France !

Aujourd’hui, baisser le prix du litre de gazole de 10 centimes en jouant sur la TIPP ou sur les autres taxes coûterait entre 4 milliards et 5 milliards d’euros aux caisses de l’État ! Qui peut estimer une seule seconde qu’il s’agit là d’une réponse structurelle ?

Quant au blocage des prix, je maintiens qu’il exige des circonstances tout à fait exceptionnelles. Il n’a d’ailleurs été employé qu’une fois, par Pierre Bérégovoy, lors de la guerre du Golfe. Au demeurant, les effets d’une telle mesure ne portent pas sur les prix – vous le savez pertinemment – mais sur les marges ! Et, puisque vous avez cité Total, sachez que la marge nette que ce groupe dégage sur un litre d’essence s’élève à 1 centime d’euro ! Dès lors, comment pouvez-vous souhaiter bloquer les marges ? À quoi cela pourrait-il servir aujourd’hui ?

La véritable réponse réside dans des véhicules propres. C’est la raison pour laquelle nous avons instauré le bonus-malus, et c’est pourquoi nous avons ouvert le chantier des véhicules électriques et des véhicules hybrides, qui constituent les transports de l’avenir.

Enfin, la réponse se trouve également dans les énergies décarbonées. Voilà pourquoi, alors que nous dépendons si étroitement des hydrocarbures, nous nous battons pour défendre la filière nucléaire française, celle-là même que vous souhaitez abattre ! §

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion