Intervention de Marie-Luce Penchard

Réunion du 17 janvier 2012 à 9h30
Questions orales — Installation des radars sur les lieux véritablement accidentogènes

Marie-Luce Penchard, ministre auprès du ministre de l’intérieur, de l’outre-mer, des collectivités territoriales et de l’immigration, chargée de l’outre-mer :

Monsieur le sénateur, vous avez appelé l’attention du ministre de l’intérieur, de l’outre-mer, des collectivités territoriales et de l’immigration sur des statistiques émanant de son ministère, suivant lesquelles la répartition des radars automatiques par type de réseau, rapportée au nombre de morts, semble être totalement déséquilibrée.

Proposée par les préfets sur des critères précis, l’implantation d’un radar intervient dans des zones où se produisent des accidents liés à des vitesses excessives et lorsque la configuration des lieux justifie que les usagers redoublent de vigilance. Ainsi, plus de 56 % des radars sont installés sur les routes départementales, qui concentrent près de 66 % des accidents et des tués, et seuls 14 % des appareils fixes de contrôle de la vitesse sont implantés sur des autoroutes et voies express. Depuis 2002, les progrès accomplis en matière de sécurité routière ont porté la France dans le peloton de tête des pays européens : 32 000 vies ont été sauvées et plus de 500 000 blessés évités.

Au-delà de cette « cohérence d’ensemble », il convient de préciser que le déploiement des radars fixes ne reflète qu’une partie de la politique de contrôle automatisé qui met également en œuvre des radars mobiles, dont l’utilisation « nomade », notamment en milieu urbain ou sur des routes peu fréquentées mais dont l’ « accidentalité » est avérée, permet d’optimiser le nombre de sites sur lesquels un respect des limitations de vitesse a une conséquence concrète et directe sur le nombre d’accidents évités et de personnes épargnées.

Concernant la lutte contre l’alcool au volant, qui est aujourd’hui la première cause de mortalité routière – près d’un décès sur trois sur nos routes –, le Gouvernement a engagé une action globale visant à modifier les pratiques pour que la consommation d’alcool se fasse de façon compatible avec une conduite responsable.

Ainsi, depuis le 1er décembre dernier, les établissements ouverts la nuit et servant de l’alcool ont l’obligation de mettre à la disposition de leur clientèle des éthylotests. Cette démarche, qui vise à responsabiliser les automobilistes en favorisant le geste d’autocontrôle, sera prochainement renforcée par l’obligation de détenir un éthylotest à bord des véhicules.

S’agissant de la lutte contre la somnolence au volant, qui est la première cause de mortalité sur autoroute, le Gouvernement a décidé, lors du dernier comité interministériel de sécurité routière, d’équiper progressivement le réseau autoroutier en bandes sonores. Utilisées de longue date dans les pays d’Europe du nord, ces bandes sonores constituent un moyen particulièrement efficace de prévention des variations de trajectoire et réduisent considérablement les sorties de chaussée.

La lutte contre l’alcool et les stupéfiants au volant ainsi que le renforcement de la vigilance font partie – vous l’avez rappelé, monsieur le sénateur – des voies de progrès, au même titre que le respect des limitations de vitesse ou la formation des conducteurs, dans lesquelles le Gouvernement entend poursuivre son action pour que 2012 soit une nouvelle année de baisse de la mortalité routière.

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